La tendance n'est pas toujours à suivre. D'ailleurs, un peu de sens commun face à son miroir suffit souvent à réaliser la non-viabilité d'une mode que l'on croyait indispensable. Oui mais voilà, le mouvement de masse des modeuses l'emporte souvent sur la voix de notre Jiminy Cricket intérieur. Cependant, ce que nous nous ne voyons plus sur nous même peut nous apparaître très choquant chez les autres ; le cas de la botte Minnetonka en est un bel exemple.
Dès le mois de mai, les franges envahirent toutes les boutiques, ce qui généra chez la fashionista l'association d'idées "franges + tendance hippie = Minnetonka". Ces fameuses bottes frangées - que l'on croyait alors en RTT chez Kate Moss - refirent ainsi leur apparition parmi les must have…
Or, si la low boot Minnetonka que l'on a aperçu sur de nombreuses Parisiennes peut s'associer aux it looks du moment (à savoir short en jean destroy et blazer ou mini liquette liberty), ce n'est pas le cas de la botte. Cette dernière, possédant des gènes roots et hippie, avait pourtant un ADN tout à fait bankable… Oui mais voilà, la botte ne flatte pas la silhouette : les modèles entièrement lacés coupent la jambe, tandis que ceux plus bas, abondamment frangés, font des mollets de yéti.
Le malentendu vient sûrement d'une série mode de Vogue, où l'on voyait une jeune mannequin arborer délicieusement une paire de Minnetonka, boostant ainsi ses tenues urbaines. La belle, ayant des jambes fluettes, pouvait en effet se le permettre. Cependant, un post-scriptum eut été nécessaire afin de n'induire personne en erreur : "Que toutes celles ne possédant pas un physique à la Twiggy s'abstiennent". En effet, ce qui peut paraître diablement fashion sur un corps diaphane peut très vite virer à l'aberration esthétique sur une plastique moins svelte…
Lindsay Lohan, ayant fait sien le look bottes Minnetonka/micro longueurs, en est le parfait exemple. Certes, la jeune starlette est dans la tendance, mais n'est pas pour autant sublimée. Bien au contraire : ses jambes, chaussées de la sorte, tiennent plus du poteau que de la gazelle. Autrement dit, inutile de copier-coller la mode si elle n'est pas adaptée à notre physique. Car ne l'oublions pas, c'est elle qui est à notre service, et non l'inverse…
Par Lise Huret, le 24 juin 2008
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