En partance pour les Andes, les modèles Givenchy assument plus que jamais leurs influences urbaines, qui se lient à un vestiaire néo chic sous les doigts de Tisci. Des teintes olive, kaki ou encore anthracite habillent ainsi les modèles les plus accessibles qui se parent de fourrure et de cuir, tout en demeurant profondément citadines. On aime les guêtres floues frangées, les collants retroussés surplombés d'un short oversize, et l'évidence de chaque pièce...
Par la suite, Tisci s'amuse à entrecouper son défilé de passages insolites, qui viennent brouiller les pistes. Ainsi, des toilettes drapées de rose fuchsia et des silhouettes andines entièrement striées et ornées d'une version oversize du chapeau local foulent par intermittence le podium semé d'écorces.
Parmi ces modèles quelque peu déroutants, le styliste parvient à créer une véritable harmonie. En effet, tout au long de la présentation l'aura Tisci flotte au dessus du podium, apportant sa bénédiction à chaque silhouette, que celle-ci soit composée d'un tailleur étroit aux collants de torero, d'un monochrome rose vif revisitant le poncho ou d'un morphing du traditionnel pull-over péruvien...
Cependant, si chaque modèle retient l'attention, certains provoquent une véritable onde de désir parmi l'assistance. À la fois rock - de par leur modernité, leurs coupes inventives et leur alliage de détails surprenants - et glamour en diable, les robes ayant surgi de l'esprit de Riccardo Tisci sont plus que divines.
Que ce soient les mini toilettes faussement charleston, les fourreaux translucides aux broderies ethniques ou les mousselines impudiques recouvertes de manteaux oversize rappelant les capes péruviennes, les créations de Tisci font honneur à la Haute Couture d'antan, qui n'avait aucune difficulté à descendre des podiums.
Saison après saison, le directeur artistique de Givenchy ne cesse de séduire, en dessinant pour ses contemporaines une femme de caractère, gracieuse et libérée...
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