Chacun voulait croire que la success-story Stella McCartney/Phoebe Philo allait pouvoir enfanter d'une troisième styliste au raffinement actuel et à la sensibilité casual, sachant fédérer une jeunesse fan de mode romantico-urbaine. Hélas, c'est loin d'être le cas. Certes, le défilé ayant eu lieu samedi remet à l'honneur avec les codes de la maison délaissés par Paulo Melim Andersson, mais la magie rafraîchissante et bankable du passé semble s'en être allée définitivement.
En bonne élève, Hannah McGibbon a tenté de renouer avec une féminité espiègle chère à Chloé. La palette picturale gentiment pastelle s'encanaille ainsi de quelques éclairs électriques, tandis que les détails girly flirtent avec la modernité d'un lurex ou la casualness d'un short oversize. Cependant, si elle tente de revigorer l'ensemble par des volumes aventureux, des festons conceptuels et quelques bustiers aux découpes osées, le résultat fleure trop le travail et la prise de tête, ne laissant aucune place à la magie.
On sent que la styliste s'est concentrée, veillant à redessiner la colonne vertébrale de Chloé tout en essayant de lui apporter le twist - désormais légendaire - estampillé McCartney ou Philo. Peine perdue : Gibbon a beau avoir composé une collection rigoureuse, intéressante et portable, le feeling de ses prédécesseures lui fait cruellement défaut.
Malgré tout, il va sans dire que l'on retrouvera de nombreuses pièces du défilé au coeur de nos magazines (on pense notamment au maxi sarouel en lurex, au mini short en cuir rouge ou aux ceintures à noeud pap'), même si ce n'est finalement pas ce qui nous préoccupe. En effet, la survie de la maison Chloé n'est pas en jeu, et la question qui se posait ce samedi était bien plus de l'ordre affectif que de celui d'une possible chute des ventes de la maison.
En tant qu'ex-fans de la période Stella, nous nous étions consolées avec Phoebe, avant d'espérer pouvoir renouer - grâce à Hannah - avec l'ère bénie des Paddington. Malheureusement, à la fin du show c'est avant tout la déception qui l'emporte. Cessons donc de vouloir rejouer la scène et allons de l'avant : les succès de demain sont ailleurs...
©photo : Vogue
Par Lise Huret, le 06 octobre 2008
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