Le PS1 de Proenza Schouler

Après les escarpins zippés d'Alexander Wang, voici venue d'outre-Atlantique une autre denrée rare et désirable, ayant potentiellement le pouvoir de vider notre budget de Noël. Il faut dire que ces stylistes basés au cœur de la Grosse Pomme ont le chic pour condenser la substantifique moelle de leur talent au sein de leurs accessoires, au point qu'il est souvent difficile de ne pas y succomber.

Cependant, axés principalement sur le prêt-à-porter, Lazaro Hernandez et son acolyte Jack McCollough avaient pris soin de ménager jusqu'ici notre frénésie acheteuse en ne créant quasiment que des vêtements (qui étaient déjà à eux seuls un véritable appel à la débauche financière). Oui mais voilà, ces amoureux de Coco Chanel (et fans de Kurt Cobain) ne pouvaient rester plus longtemps sans véritable ligne d'accessoires, tant leur griffe est appréciée et désirée par la sphère mode.

Cela tombe bien : les gènes successful de ce duo n'étant pas passés inaperçus auprès des investisseurs (le Valentino Fashion Group vient en effet de racheter 45% des parts de la marque), Proenza Schouler peut désormais envisager l'avenir en grand. Leur embryon de ligne de chaussures va ainsi pouvoir s'épanouir, tandis qu'une ligne de lunettes verra bientôt le jour et que nos futurs it bags porteront leur nom.

En attendant le printemps (qui devrait nous dévoiler toutes ces nouveautés), le duo vient de lancer sur le marché leur premier sac, le PS1, dont la quasi-perfection est de bon augure pour la suite.

Ce dernier parvient en effet à allier coolitude et élégance hype avec une évidence déconcertante. À l'image du défilé automne/hiver 08-09 (où les pantalons loose pailletés se mixaient à un trench en drap de laine), le PS1 brille par les contrastes dont il est le creuset. Inspiré du cartable d'écolier et des besaces des années 50, ce modèle se pare néanmoins de python verni, transformant ainsi sa casualness en chic intemporel.

Déclinée en daim bleu pétrole ou en cuir lustré carbone, cette besace est le genre de maroquinerie qui, une fois adoptée, ne peut plus se détacher de votre épaule. Ni trop estampillée "it bag", ni pas assez racée, elle risque de revigorer notre moral bien plus que n'importe quel plan Paulson. Cela dit, le nirvana fashion à un coût : au minimum 1150 euros...

En vente chez Colette