Tout comme lors de la dernière présentation Marc Jacobs, les mannequins sont apparues directement sur la scène. Seule différence : la sobre structure de février dernier a ici été remplacée par un bloc ambré pourvu de multiples ouvertures gold.
Autrement dit, si le principe reste le même, le message a quant à lui évolué : adieu récession, sobriété, sérieux et make up nude, Marc Jacobs mise désormais sur une légèreté jet-set faisant la part belle aux mousselines translucides, ensembles satinés et autres palettes de teintes tour à tour sucrées et électriques.
Le ton est d'ailleurs donné dès les premiers passages, qui voient les influences se télescoper, pour ne retenir que le meilleur des artistes seventies. A l'imagerie Guy Bourdin se mêlent ainsi quelques toilettes iconiques de l'ère Yves Saint Laurent, tandis que clins d'oeil aux tricots Missoni et aux tenues de Bianca Jagger achèvent de plonger la collection au sein d'une douce nostalgie.
Sans parler des références plus ou mois marquées - et ce tout au long du show - à la silhouette de l'héroïne de Taxi Driver. Avec sa large capeline et sa chevelure frisée, chaque modèle évoque en effet à sa manière l'innocence pervertie de la jeune Jodie Foster.
Lorsqu'on l'interroge sur les raisons l'ayant poussé à composer un vestiaire aussi chargé en citations rétro, Marc Jacobs déclare avoir eu envie d'injecter à la mode un peu de l'hédonisme des seventies, notamment après la vague néo-bourgeoise ayant considérablement assagi les collections automnales.
Il révèle également avoir voulu - via ses longues robes translucides - faire perdurer l'énergie glamour et libérée ayant auréolé la soirée d'anniversaire de Naomi Campbell (qui se tint à Cannes en mai dernier), lors de laquelle toutes les invitées portèrent ce genre de toilettes.
En mettant en valeur une féminité tout en sensualité suggérée, Marc Jacobs tire par ailleurs un trait sur les décolletés vuittonesques ayant fait croire au retour des belles plantes au sein du fashion system. Ici, la silhouette se veut élancée, à coups de costumes satinés, de pantalons taille haute et de tricots moulants (même s'il peut lui arriver de se perdre dans d'opulentes blouses de paysannes, dont Yves Saint Laurent n'aurait certainement pas renié la paternité).
Au final, Marc Jacobs nous livre une collection à la fois girly et très femme qui, si elle ne descendra pas telle quelle dans la rue, risque fort d'influencer l'humeur de la saison prochaine...
Par Lise Huret, le 15 septembre 2010
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