Le décor :
Une immense maison rose, dont l'unique raison d'être serait - dixit Marc Jacobs - de conférer au show une dimension joyeuse.
La femme Marc Jacobs :
La frange au ras du regard et le visage semblant vierge de tout maquillage, la femme Marc Jacobs avance d'un pas ferme au sein d'une société en pleine mutation, où le concept de l'uniforme rassure. Coquette mais toujours subversive, elle n'aime ainsi rien mieux que de piocher au sein du lexique militaire de quoi se composer une garde-robe faussement utilitaire à la fantaisie étrange.
Les inspirations :
«I started thinking about uniforms and decoration and anonymity and the idea of uniforms and youth culture. Uniforms used to be a symbol of rebellion and protest. And now, it doesn't mean anything. It's just what you wear." Marc Jacobs déclare également avoir été inspiré par le court métrage "The Girl Chewing Gum".
La collection :
Cette saison, l'ex-DA de Louis Vuitton nous livre un défilé allant crescendo : travaillés dans un premier temps sur un mode sobre, les uniformes militaires gagnent en effet peu à peu en insolence. La toile mate cède ainsi la place à des textures satinées ou translucides, les monochromes olive ou bleu marine à des imprimés fleurettes et les sobres robes-chemises à une succession de mini-jupes bouffantes, robes bustiers et autres pièces à la sophistication post-moderne. Dans le même temps, les traditionnelles décorations militaires se muent tantôt en cabochons précieux, tantôt en simples ronds évidés.
Entre looks d'écolières aux volumes poussés dans le rouge, toilettes sixties kaki, longues silhouettes olive mêlant nonchalance et rigueur, immenses poches omniprésentes et inventives micro robes au dos-cape, l'opus estival de Marc Jacobs parvient à offrir une dimension presque joyeuse à la grammaire militaire.
Pièces fortes :
Les vestes militaires parfaitement taillées, les Mary Jane aux talons glitters, les mini robes satinées ainsi que les amples pantalons cargo et les sweats oversize piqués de cabochons ne devraient pas laisser les acheteurs indifférents, tandis que les mini robes du final feront sûrement l'unanimité auprès des fashionistas.
Ce que j'en pense :
Si certaines silhouettes se révèlent aussi percutantes que désirables (cf. le duo pantalon extra large taille haute/débardeur, la mini robe bouffante pile dans les codes esthétiques de Marc Jacobs ou encore l'ensemble bleu marine à la fois "mini" et "oversize"), difficile néanmoins de ne pas être gêné par les emprunts flagrants à la grammaire Prada, et notamment au défilé printemps/été 2013 de la griffe italienne. Sans parler de la présence cannibalisante des maxi poches, dont Marc Jacobs use et abuse.
Désormais libéré de son rôle de DA chez Louis Vuitton ainsi que de la conception de sa ligne bis, Marc Jacobs avait tout le temps de concevoir une collection susceptible de nous faire vibrer. Au lieu de cela, il préféra ne pas prendre de risque et se contenter d'évoluer en terrain connu. Un parti pris certes défendable sur le plan commercial, mais qui a néanmoins l'inconvénient de nous laisser quelque peu sur notre faim…
Par Lise Huret, le 12 septembre 2014
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Après lorsque tu conclus en observant qu'avec moins de prise de risque pour un succès plus commercial Marc Jacobs nous laisse quelque peu sur notre faim, je recule ma chaise, et je regarde quand même les citations que tu fais tout au long de l'article sur les points forts du défilé, et ma question est : que veux tu toi, fille de la mode ? et que veut la cliente qui va porter la pièce ? Soyons réalistes, on verra ces pièces dans la rue, mais je suis moins certain qu'on voit un toal look Prada descendre du podium en l'état..