Les seventies ont beau se voir actuellement déclinées tous azimuts, elles n'en ont pas moins toujours fait partie de l'ADN de Gucci ; dès lors, on peut comprendre qu'en dépit de leur omniprésence sur la scène fashion, celles-ci aient malgré tout suscité l'intérêt de Giannini. Et si la jeune femme n'en livre pas une version révolutionnaire (elle s'inspire d'ailleurs peut-être un peu trop de Marc Jacobs), son vestiaire n'en apparaît pas moins intéressant, apportant ce qu'il faut de twist chic et décomplexé à des silhouettes rétro oscillant entre forties et seventies.
Véritable femme fatale aimant par dessus tout être remarquée, admirée et adulée, la Gucci's girl semble être à priori bien la seule à pouvoir envisager de se glisser dans les rêves de mousseline à lavallière so YSL ayant éclaboussé le défilé de leur impudeur glamour, ou encore de réchauffer ses tenues de ces affolants boléros en renard cobalt, cols oversize au pelage canari et autres opulentes vestes en fourrure violine...
Cela dit, il suffit d'imaginer un instant ces mêmes silhouettes privées de leur luxueuse toison pour que celles-ci nous apparaissent subitement beaucoup plus accessibles, moins diva, mettant en perspective une vision à la fois plus pragmatique et plus désirable de cette fameuse décennie. Entre ses pantalons larges en flanelle, ses jupes midi classico-sexy, ses blazers étroits chicissimes et ses délicieuses associations picturales (brique/violet/lavande ou violine/jaune/cuivre), Frida Giannini nous livre ainsi une collection bien plus prêt-à porter qu'il n'y parait.
On reste cependant légèrement dubitatif face aux diaphanes toilettes un brin faciles clôturant le show : hormis leurs sublimes parures de fleurs (dont chaque pétale de soie fut peint et cousu à la main), celles-ci manquent cruellement de force innovante. Il est vrai que ces robes nous donnent la désagréable impression d'avoir déjà été vues mille fois...
Enfin, au rayon accessoires, on note la tentative de la styliste italienne de lancer un nouveau bag-code, consistant à associer son maxi sac à un autre bien moins encombrant. L'idée étant de pouvoir laisser le premier au vestiaire, tout en conservant son kit de survie mondain dans le second...
Par Lise Huret, le 24 février 2011
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