Défilé Gucci - Printemps/été 2019
Ce lundi 24 septembre, le mythique Palace - club phare des années 70 - vit déambuler une foule d'étranges créatures au sein de son atmosphère chargée de nostalgie électrique. Passage en revue des personnages gucciens imaginés cette saison par Alessandro Michele...
La bibliothécaire qui, après avoir survécu à une intoxication alimentaire, a décidé d'assumer au grand jour sa passion pour les looks hauts en couleurs (voir ici). Le génie précoce venant de décrocher le prix Wolf pour ses recherches sur les boucliers anti-ondes électromagnétiques visant à sauvegarder la vitalité des spermatozoïdes (voir ici).
L'étudiante en cinéma ayant l'intime conviction d'être la fille cachée de Joan Collins (Dynastie) et de Horst Tappert (Inspecteur Derrick) (voir ici).
L'aspirante carmélite qui, avant de prononcer ses voeux perpétuels, se glisse une dernière fois au sein de la tenue de gala favorite de sa mère speakerine dans les années 70 (voir ici).
La danseuse étoile postmoderne qui, en dépit de sa cécité, est parvenue à s'imposer comme élément phare du Tanztheater Wuppertal (compagnie créée par Pina Bausch) (voir ici).
Le fils de bonne famille qui, après un échange linguistique au Rajasthan, a décidé de s'affranchir des injonctions consuméristes occidentales en brûlant ses bombers Ralph Lauren et en adoptant au long cours les vêtements traditionnels offerts par sa famille d'accueil (voir ici). L'adolescent breton qui, ne sachant pas comment annoncer son homosexualité à ses parents adoptifs, n'a rien trouvé de mieux que d'arborer - sous l'oeil fasciné du yorkshire - un collier strassé lors du petit déjeuner dominical (voir ici).
La violoncelliste férue de léopard qui, depuis l'avènement fashion de ce dernier, nourrit férocement sa passion en en portant quotidiennement (voir ici).
La baby-sitter sans le sou passant sa vie dans les vide-greniers dans le but de dénicher des accessoires susceptibles de métamorphoser ses looks sans histoire (voir ici).
La jeune mère neurasthénique se prenant - depuis sa dépression post-partum - pour la réincarnation disco de Jeanne d'Arc (voir ici).
La PVTiste chinoise qui, pour son premier Halloween aux États-Unis, a choisi de célébrer deux points forts de la culture américaine, à savoir le sportswear et Mickey Mouse (voir ici).
Le nightclubber qui, après une nuit de folle débauche, n'ose pas aller se glisser sous la douche italienne de son loft lyonnais, de peur de découvrir des tatouages sur les parties intimes de son anatomie (voir ici).
La doctorante en criminologie qui, ayant fait le lien entre frustration, refoulement et passage à l'acte, a décidé d'assumer la moindre de ses fantaisies, de manière à se mettre à l'abri de toute pulsion meurtrière (voir ici). L'héritière qui se vit interdire pendant toute son enfance de porter du blanc par sa gouvernante (afin de ne pas accentuer sa pâleur de rousse) et qui depuis la mort de celle-ci prend un malin plaisir à arborer des totals looks immaculés (voir ici).
La Californienne en goguette à Paris qui a décidé de troquer pour l'occasion ses tongs et son sac à dos contre le duo en croco sac/escarpins acheté le jour de son arrivée dans l'une des boutiques vintages indiquées dans son guide touristique (voir ici).
L'écolière créative mettant à profit ses cours de couture pour sortir de l'anonymat la jupe bleu marine imposée par son établissement scolaire (voir ici).
La disciple Wicca en partance pour célébrer le Samain avec ses amies (voir ici, ici et là).
La pré-adolescente bien décidée à accompagner sa soeur aînée à la soirée d'anniversaire du craquant voisin (voir ici).
Ce que j'en pense
S'il est toujours aussi amusant d'imaginer la vie des personnages Gucci, force est néanmoins de constater que l'opus printemps/été 2019 n'est guère le meilleur cru d'Alessandro Michele. Outre le caractère extrêmement répétitif de sa grammaire stylistique, l'outrageuse fantaisie qui fait d'ordinaire le sel de ses collections manque en effet ici de panache, les références aux années Palace se faisant caricaturales et les accessoires moins mystérieux que d'ordinaire. La logorrhée créative de Michele serait-elle en train de se tarir ?
Par Lise Huret, le 25 septembre 2018
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Mais bon, je ne suis ni une experte, ni une influenceuse.