Stefano Pilati a beau placer sa collection sous le signe de l'année 1962 et y injecter un twist seventies, son vestiaire n'en demeure pas moins bien plus contemporain que rétro. Sous ses doigts, les créations évoquant les coupes épurées des années 60 se font en effet intemporelles, éloignées de toute connotation yéyé.
Il est vrai que lorsque le défilé s'ouvre sur une Ruby-Jean Wilson coiffée d'un chignon BCBG et vêtue d'une robe Prince de Galles au boutonnage croisé, on est loin de cette girliness souvent associée aux sixties. À coups de chaînettes à larges maillons dorés (rappelant l'opulence bourgeoise des années 80), d'imprimés un brin sévères et de coloris sages, la femme YSL parvient à transformer des atours d'adolescentes en d'élégantes pièces respectables. À son contact, mini longueurs, robes d'écolières et emprunts à l'univers sportswear ne sont jamais apparus aussi chic...
Toujours enclin à honorer l'héritage de la griffe dont il a la charge, Stefano Pilati n'a par ailleurs pas manqué de ponctuer sa collection de teintes so Rive Gauche et de volumes chers à feu Yves Saint Laurent. C'est ainsi que l'on vit apparaître ça et là créations violettes et micro robes bleu électrique, avant que les capes, smokings et autres toilettes seventies ne viennent clôturer le show en célébrant une vision universelle du glamour.
Cela dit, aussi sensuels soient les passages du final (voir ici et là), c'est bel et bien vers le milieu du défilé - lorsque Pilati laisse ses inspirations personnelles prendre le pas sur la citation - que la magie opère réellement, offrant alors à la notion de classique un twist salutaire.
Entre cet ensemble pull-over ample/pantalon cigarette cropped/mocassins compensés, ce micro bombers pied-de-poule et ces tenues mêlant respectivement cuir verni et imprimé Prince de Galles, puis chic ultime et esthétique finement rock, le designer italien ose en effet se faire moins conventionnel, délivrant ainsi une vision particulièrement désirable de sa muse...
Par Lise Huret, le 08 mars 2011
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