Si l'été 2012 est l'occasion pour lui de faire une nouvelle fois appel à son équation fétiche (consistant à télescoper différents thèmes, puis à patiner l'ensemble de ses propres codes), Marc Jacobs n'en demeure pas moins toujours aussi fascinant. En ouvrant son défilé sur un tableau vivant évoquant une revue de cabaret de seconde zone, le créateur new-yorkais donne en effet le coup d'envoi à un défilé rétro un brin azimuté, peuplé de filiformes modèles assumant avec détermination une dégaine années 20 empreinte de références à l'univers de quelques danseuses sexy du Nevada.
Ajoutez à cela les traditionnels détournements chics d'un Marc Jacobs au mieux de sa forme et vous obtiendrez des ensembles santiags en plastique/jupe droite à volants en fils de PVC/veste cropped dadame/chemise vichy translucide ou encore robe en plexiglas/fichu de ménagère/chemisier boutonné haut/bas mal ajustés/escarpins hauts perchés...
Au départ discrets, les clins d'oeil aux années 20 se font rapidement omniprésents, faisant la part belle aussi bien aux jupes longueur genou qu'aux baby-dolls Charleston. Associées à des languettes Rhodoïd ainsi qu'à de faux bonnets évoquant les coupes garçonnes de l'époque, ces dernières abandonnent leur ADN rétro au profit d'un autre bien plus joyful.
On remarque au passage que les influences sportswear flottant actuellement dans l'air du temps se matérialisent ici sous la forme de sweats à la texture néoprène et aux coloris doucereux, surplombant avec une indéniable coolness des jupes tantôt tulipes, tantôt asymétriques.
Sur la fin du défilé, Marc Jacobs offre à sa muse une escapade smart en l'autorisant à réchauffer sa nuisette d'un sage manteau vichy 3/4, à laisser entrevoir sa lingerie sous une robe vichy esprit cellophane, à apaiser le clinquant de ses paillettes par le biais d'un sobre voile de mousseline ou encore à faire twister sa micro veste faussement classique au moyen d'innombrables studs.
Délicieusement enlevée, cette collection laisse présager du meilleur quant à l'éventuel avenir de Marc Jacobs chez Dior...
Par Lise Huret, le 17 septembre 2011
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