Oubliés micro robes over-sexy, détails glitter redondants et tee-shirts destroy vendus à prix d'or. Sous la direction d'Olivier Rousteing, Balmain entre dans une nouvelle ère, où opulence des matières et désinvolture chic deviennent les maîtres mots d'une nouvelle grammaire, certes encore légèrement balbutiante, mais non moins prometteuse...
Sous l'oeil attentif d'une assistance impatiente de voir l'élève dépasser le maître, le show Balmain s'ouvre sur une silhouette mêlant pantalon droit carbone et tee-shirt hautement baroque, préfigurant ainsi l'esthétique hybride du défilé à venir. Entre dégaine boyish, surabondance de fils d'or et débauche de velours, c'est en effet une garde-robe à la désinvolture fastueuse qu'Olivier Rousteing imagine cette saison pour sa muse.
Dès les premiers passages, le nouveau volume "boxy" de la veste Balmain se décline ainsi en version soit tomboy (blouson en cuir de poney pétrole, large blazer d'officier), soit ultra sophistiquée, où broderies chargées, matelassages bijoux et tapisseries florales font directement référence aux oeufs Fabergé qui fascinèrent Olivier Rousteing lors d'une exposition chez Christie's.
Et si l'on frôle l'overdose lorsque le DA de Balmain travaille en total look les gimmicks précieux chers aux tsars de Russie (voir ici et là), il en va tout autrement quand celui-ci se met à penser ses silhouettes davantage en mode "Emmanuelle Alt" qu'"Anna Dello Russo".
Rien de tel en effet qu'un simple pull-over pour mettre en valeur un modèle rebrodé de perles, qu'une veste de smoking réglisse pour accompagner une pièce en velours recouverte des motifs Fabergé et qu'un pantalon nude 7/8 pour dédramatiser un sweat au luxe surchargé (que n'aurait d'ailleurs pas renié l'épouse d'Alexandre III).
Oui mais voilà, si sur le podium ces silhouettes font mouche, les meilleurs alliés de ce vestiaire néo-baroque n'en seront pas moins dans la pratique les très basiques tee-shirts blancs et autres skinny délavés. Pour apprécier le nouveau Balmain, c'est en effet à la fois en mode dépareillé et décontracté - comme le suggère le hair code grungy du show - qu'il nous faut désormais l'envisager.
Enfin, on note que si Olivier Rousteing parvient à prendre ses distances avec le style Decarnin, il n'en hérite pas moins de l'un des travers de son prédécesseur : un certain penchant pour le too much. Là où l'initiateur de la Balmain-mania multipliait les haillons de luxe, Rousteing enchaîne ainsi les petites robes over-bijoutées à l'intérêt stylistique très limité...
Par Lise Huret, le 02 mars 2012
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12 commentaires
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helena •Il y a 12 ans
hs, mais magnifique la photo de présentation ! (acceuil)
Je pense qu'on aura plus de Balmain-mania...
J'ai un problème avec cette collection. Enfait, ça a beau être hyper luxueux avec un coté très calme...il me manque une dose de sexy. On adorait Balmain pour les robes outrageusement sexy et désirables et la dose de sexiness qu'elle apportait à Paris. Voir des cols roulés, des jupes en Jersey au dessous du genoux est très perturbant. De plus, une femme portant ces pièces ne peut pas jouer avec. Elles sont tellement travaillées et tout que finalement, à part avec quelque chose de sobre ou les basiques, il est compliqué de s'amuser. Dois-je mentionner le fait que ces épaulettes XXL doivent à jamais disparaître?
Mais il est néanmoins talentueux ce petit en plus d'être mignon. Les pantalons sont bien coupés et l'attention aux détails est quand même remarquable. Je me demande si ce n'est pas lui qui a créé la "dernière collection de Decarnin". Il y a beaucoup de similitudes avec celle-ci.
J'aime bien ce que fait Olivier Rousteing. Au moins la cliente Balmain en aura pour son argent. Je n'ose même pas imaginé le prix de ces pièces "oeufs Fabergé" !
Sur les mannequins j'aime bien la veste "boxy" mais en vrai sur une fille ayant des proportions "normales" ca doit être assez moche.
Fan du blazer bleu marine par contre ! (2 ème photo)
C'est très ostentatoire, dans le style "luxe". Mais, contrairement à "...", je trouve justement qu'il est heureux que Balmain ait allégé son côté oversexy. La collection en a énormément gagné en élégance et a retrouvé un coup de peps'. Les deux ou trois dernières saisons commençaient à tourner en rond dans le style "bling bling", si ce n'est un tantinet "pouffe" (cf. la collection des tee-shirts troués et des perfectos couverts d'épingles à nourrice).
J'apprécie particulièrement les pantalons en laine. Leur coupe est parfaite. Ils sont portables à n'importe quel moment de la journée.
Je préfère largement les collections de Rousteing à celles de Decarnin, c'est quand même moins chargé et bling bling (même si il y a encore des restes de temps en temps). Avec lui, on respire un peu plus chez Balmain !
J'ai juste l'impression que tu es hyper sévère sur le travail de O.R. : moi j'aime bien, je trouve ça sublime et c'est dans l'esprit Balmain (la femme sexy avec un brin de désinvolture... hum.. c'est tout à fait ça), du moins à cette époque (en 2011-2012) ce qu'il faisait c'était bien (aujourd'hui on est encore au même stade pratiquement, je trouve que les saisons passent et les collections se ressemblent bcp)