Fleurant un peu trop la démesure 80's chère au designer Claude Montana, les carrures oversize des premiers passages pêchent quant à elles par manque d'humilité. On pense notamment à la combi-pantalon d'Aymeline Valade, au perf' de Lin Kjerulf ou encore au pardessus chic de Nadja Bender, qui voient leur allure complètement parasitée par des épaulettes bien trop larges pour espérer descendre tel quel dans la rue. Au contact de l'effet matière de saison (inspiré du cannage, technique de tissage utilisée dans la confection des chaises en rotin), les maxi carrures se mettent cependant à se réduire légèrement, afin de ne pas voler la vedette aux successeurs des micro robes tapisserie de l'hiver 2012.
Entre costume de mafioso italien, créations lilliputiennes sublimement ouvragées (version ameublement Louis Philippe) et sweats pour footballeuse américaine fan de travaux manuels, Olivier Rousteing reprend ainsi à son compte les fameux tressages d'osier que Stella McCartney aime à utiliser pour ses accessoires et les décline tous azimuts, en les mêlant à quelques motifs baroques et autres imprimés losanges. Mais les investigations créatives du jeune designer ne s'arrêtent pas là : jugeant certainement ses vestes insuffisamment massives, Rousteing n'hésite pas à repenser leurs emmanchures (espérant ainsi renforcer leur impact visuel), avant de reprendre pêle-mêle tous les points forts de son défilé au sein d'un joyeux charivari de teintes, de textures et de volumes ; un cocktail qui s'avère au final assez peu convaincant...
À l'instar des créations "Fabergé" de l'automne/hiver 2012-2013 (qui brillèrent par leur absence au sein des récents clichés street-style), le dernier vestiaire estival proposé par Olivier Rousteing aura probablement beaucoup de mal à se faire une place sur les wishlists des fashionistas influentes, voire sur celles des fidèles clientes de la marque...
Par Lise Huret, le 28 septembre 2012
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Après, on peut critiquer la redondance du thème de la collection (ex. Dolce&Gabbana) mais il a peut-être peur de prendre des risques....Il ne sort pas de sa zone de sécurité.