Après avoir superposé les couches de vêtements, Marc Jacobs continue cette saison de développer l'idée selon laquelle une femme serait en réalité bien plus sexy couverte que dénudée. Un même concept qui se voit cependant ici traité de manière radicalement différente : à la silhouette Oliver Twist de cet hiver succède en effet celle d'une Edie Sedgwick faussement puritaine, à la garde-robe aussi audacieusement graphique que subversivement classique...
Entre rayures impeccables, faux-semblants, coiffures sixties, nombril à l'air et éclairs de peau jaillissant d'ensembles pour working girl studieuse, les premiers passages du défilé printemps/été 2013 de Marc Jacobs mettent à mal le conservatisme américain cher aux militantes républicaines, qui se voit ici subtilement tourné en dérision via des gimmicks impudiques renouvelant la notion de sexy.
C'est ainsi que la sévérité des silhouettes - où ballerines aux bouts pointus et sacs se coordonnent dans un souci de pragmatisme frôlant l'obsession - se voit drastiquement atténuée au contact de nouveaux décolletés ne dévoilant plus la naissance des seins, mais bel et bien le saillant des hanches, par le biais de jupes descendues sur le bas ventre. Si les longueurs genou se multiplient et si les chemises se boutonnent jusqu'en haut, ce n'est ainsi que pour mieux mettre l'accent sur cette néo taille basse faisant des os les nouveaux seins...
Par la suite, après plusieurs passages introduisant des toilettes en satin rappelant fortement l'esthétique de Miuccia Prada, les motifs graphiques - semblant tout droit issus du "Qui êtes-vous, Polly Maggoo?" de William Klein - reprennent rapidement le dessus, transformant les robes longues du final en petit chef-d'oeuvre op'art (il est vrai que sequins et damiers luisants confèrent une aura unique à ces toilettes bicolores aux volumes minimalistes délicieusement enveloppants). Un virage radical pour un Marc Jacobs d'ordinaire bien plus versé dans la fantaisie que dans l'épure.
Cela dit, si les critiques salueront certainement l'audace et la capacité de renouvellement du créateur, difficile d'être totalement subjugué par un défilé mettant à ce point en exergue maigreur dérangeante et visages décharnés...
Par Lise Huret, le 11 septembre 2012
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17 commentaires
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Karen •Il y a 12 ans
Je suis choquée.....et çà malgré mon enthousiasme pour la collection.
Pour moi la silhouette centrale de la première image me rappelle l'uniforme de Auschwitz. Et cela est d'autant plus accentué par la maigreur cadavérique du modèle !
J'ai lu quelques résumés sur ce défilé et je ne comprend pas pourquoi tout le monde le trouve génial. Ok c'est différent du dernier défilé Marc Jacobs, mais c'est franchement moche, non ?
Et puis c'est vrai les mannequins font carrément peur !
Au delà des rayures qui me posent aussi un problème visuel très fort, je trouve les coupes des vêtements horribles à un point innommable! Je sortirai la tenue du milieu de la troisième rangée, elle a quelque chose qui sort de cette collection qui est un total échec à mes yeux!
J'aime bien le coté graphique, les gouts et les couleurs ..... Mais pour ce qui est des mannequins , je suis d'accord avec les commentaires, on ne peut pas dire qu'elles ont l'air d'être heureuse, elles pourraient peut etre même nous refiler la déprime .
"[...] faisant des os les nouveaux seins..." : LA PHRASE DE LA SAISON!
Je ne sais finalement pas trop quoi dire sur cette collection. La silhouette est linéaire, graphique. Le message est clair, commercial et potentiellement bankable.
Il y a 2 saisons, Miuccia Prada nous avait convaincu (les Zara & H&M inclus" qu'on pouvait reporter des rayures.
Ce show est-il mémorable? NON. Dispensable? OUI.
Cette collection n'a finalement comme seul point positif que d'être une collection de Marc. Génie adoré (et parfois surestimé) de la mode américaine. Elle est finalement aussi ennuyeuse et dispensable que la plupart des collections new-yorkaises.
Pour Marc, une femme serait plus sexy couverte que dénudée? je suis d'accord avec lui même si apparemment, nos visions divergent sur cette femme en question. Pour lui, elle doit être décharnée et ses os sont censés représenter sa sexiness. Je préfère me muter en femme Versace ou Dolce. J'y aurais surement le droit de manger.
La phrase sur Versace et Dolce m'a bien fait rire :)
Je vois pas où se trouve le beau et ce qui peut être porté dans cette collection. Comment peut-il penser que ces jupes de mémère longueur genou + couleur de bas de contention + taille basse pouvait séduire ? Surtout que le mannequin fait carrément flipper, et j'ai pensé la même chose que vous quand j'ai vu la deuxième silhouette. Franchement à sa place je n'aurais pas osé faire ça même si je ne pense pas que c'est intentionnel.
J'allais applaudir les graphismes et les coupes des tenues du final mais finalement en y regardant de plus près pas de quoi casser des briques...
On a vu pire chez Marc Jacobs, qui essaie (c'est mon impression en tout cas) de faire des collections toujours plus hideuses (je ne parle pas de Marc by Marc ou de Louis Vuitton qui en général sont plutôt réussies).
Et c'est reparti ! C'est tout de même lamentable d'être obligé de parler de la maigreur des mannequins au lieu d'une collection qui pourtant n'est pas sans intérêt ? Nous ressentons ça comme une provocation de la part du créateur - oui, il a réussi, nous sommes mal à l'aise face à ces images !
Hyper interessant et bien dans l air du temps oui pour la grace qui en emane. Bravo c est fort. C est ce que l on attend des createurs n ecoutez que votre intuition.
Pour moi la silhouette centrale de la première image me rappelle l'uniforme de Auschwitz. Et cela est d'autant plus accentué par la maigreur cadavérique du modèle !