Fusion entre grammaire sévère typiquement Prada, emprunts à la garde-robe traditionnelle japonaise et power flower minimaliste, les premiers passages du défilé posent les bases de la silhouette pradienne de l'été 2013. De la mini robe sixties à la blouse kimono en passant par les robes droites pour working girl intello, les ensembles corsaire/top de protection pour art martiaux et les jupes s'inspirant des hakamas (pantalons à sept plis portés par les nobles du Japon médiéval), les modèles de saison s'y voient systématiquement taillées dans un satin noir, où se patchent aléatoirement des rectangles imprimés de fleurs à longues tiges (lorsque celles-ci ne se transforment pas en soleil levant). À cette introduction ultra cérébrale succède ensuite des tenues où l'humour et la légèreté prennent peu à peu le pas sur l'austérité. Les pardessus au pelage fleuri laissent ainsi entrevoir une lingerie sportswear, tandis que des motifs floraux "Hello Kittiens" se taguent sur des manteaux d'été osant la fourrure (une matière récurrente au sein de cette collection estivale qui symbolise aux yeux de Miuccia Prada "tous les possibles", à une époque où "tant de choses sont devenues interdites") et que le noir s'efface progressivement au profit d'une palette de couleurs oscillant entre violet, vert émeraude, rouge coquelicot et teintes pastel.
Baignés de rose nacré, de blanc lumineux et de vert pistache édulcoré, les ultimes looks - où se mêlent pliages japonisants, esprit baby-doll, pétales de satin et noeuds rappelant la bande de tissu maintenant l'obi des geishas - font quant à eux oublier l'âpreté des premiers passages en laissant la poésie adoucir les aspirations conceptuelles de Miuccia Prada (même si certaines tenues manquent encore de légèreté). Fidèle à elle-même, la créatrice italienne n'a par ailleurs pas oublié d'émailler sa collection d'accessoires susceptibles d'alimenter les débats fashion de ces prochains mois. On pense particulièrement à ces chaussettes au cuir tantôt métallisé tantôt mat, qui se portèrent soit à plat et agrémentées d'une "tong ruban", soit en duo avec des escarpins ou des sandales plateformes n'ayant rien à envier aux getas des geishas. Munies d'une fine semelle en cuir - qui risque fort de se voir renforcée à l'occasion de leur sortie en boutique - ces très Martin Margielesques tabi pourraient bien voler la vedette à bon nombre de souliers plats...
Par Lise Huret, le 21 septembre 2012
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Je suis fan de Prada même si je ne suis pas à fond dans le côté pseudo hyper-intellectuel qu'on veut bien accorder à toutes les collections de Miucca.
La mode Japonaise, au delà de la rigueur et de la coupe accorde beaucoup d'importance au fit'. Ainsi, une blouse oversized sera assez fitté pour qu'on ai l'impression que tout en étant oversized, elle est "sur mesure". On ne retrouve pas cette précision sur la fin.
Je ne suis pas fan de la fourrure d'été (je la préfère chez Fendi) mais c'est beau et pour les magazines, ça fera son effet. Les chaussures sont ridicules et ne servent qu'à faire parler. Je ne sens aucune honnêteté derrière.
Globalement, je préfère le Japon quand c'est Galliano ou Lagerfeld qui s'en occupent.
Je suis déjà prête pour la Prada-invasion qui va arriver sur toutes les covers des magazines.