En proie à une tristesse latente, Marc Jacobs fut par ailleurs particulièrement touché par le travail de l'artiste Olafur Eliasson sur la lumière basse fréquence. Au point de reprendre le concept sur son propre défilé, sous la forme d'un immense soleil diffusant cette fameuse lumière ocre... Dans un premier temps, les modèles défilèrent ainsi dans une ambiance uniformément sépia ne permettant de distinguer que leurs volumes (classiques) et leurs textures (mohair vaporeux, fourrure de renard, matière iridescente). Une situation qui ne manqua pas d'engendrer une certaine frustration au sein de l'assistance...
Une perplexité qui se transforma cependant assez vite en émerveillement lorsque les 55 mannequins entamèrent un second tour de piste, cette fois-ci en pleine lumière. On put alors savourer les doux reflets moirés des satins, l'éclat scintillant des tweeds bleutés, les coloris subtilement changeants des toilettes entièrement recouvertes de sequins ainsi que la poésie des vieux rose et autres bleus profonds. Ajoutez à cela des manteaux juste parfaits, des chandails duveteux, des vêtements coupés dans de riches matières et cousus de manière traditionnelle, des ensembles pyjamas directement transposables au quotidien, des fourrures raffinées et des robes du soir longilignes à l'intemporalité sublime et à l'éclat infiniment glamour et vous obtiendrez une collection très "années 30" faisant honneur à la grammaire Marc Jacobs et apparaissant totalement en phase avec le besoin de portabilité inhérent à une société en crise.
En mettant ainsi sa mélancolie passagère au service de sa créativité, Marc Jacobs donne au final naissance à l'une de ses collections les plus humbles, mais aussi les plus réussies...
Par Lise Huret, le 15 février 2013
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