Entre ambiance hitchcockienne, références rétro et séduction à fleur de peau, la collection automne/hiver dévoilée ce jeudi 21 février par Miuccia Prada renoue avec les thèmes chers à la créatrice italienne, tout en nous livrant une vision ultra contemporaine de la féminité...
Telles des belles échappées d'un film noir, les mannequins à la chevelure dégoulinante qui défilèrent sur le podium Prada ont tout de ces héroïnes à la silhouette glamour, à la mine inquiète et à la sensualité improvisée qui peuplèrent le cinéma des années 50-60. Une allure un brin passéiste qui s'avère néanmoins parfaitement adaptée à ces femmes d'aujourd'hui dont l'ADN oscille entre fragilité et audace.
Il est vrai que si Miuccia Prada emprunte ici à l'imagerie Bardot ses tops en V, ses jupes à godets taille haute, son vichy rose et sa séduction aguicheuse, aux forties leurs tailles étranglées, leurs volumes New Look et leur élégance universelle, mais également aux créateurs japonais leurs gimmicks deconstructivistes nineties, sa collection n'en possède pas moins une élégance brute indéniablement moderne.
Parmi les passages les plus envoûtants, on retiendra notamment les toilettes ultra féminines aux tailles étroites et aux décolletés se dézippant - ou dégoulinant - sur quelque cardigan alangui, les fourrures semblant tout droit sorties d'une boutique vintage et les robes osant le clash de textures en mêlant rudesse du tweed et sophistication d'une étoffe brodée de fleurs réglisse.
Sans oublier les asymétries donnant l'impression qu'un ourlet vient de céder ou encore les audacieuses pointes de couleur venant doper la mélancolie chromatique du show.
Au final, si Miuccia Prada ne prend aucun risque en boudant toute notion d'innovation et en jouant une partition qu'elle connait sur le bout des doigts, elle n'en parvient pas moins à nous donner furieusement envie de nous glisser dans la peau des élégantes neurasthéniques aux atours néo-rétro qui arpentèrent le parquet de son catwalk...
PS : Empreintes d'une nécessaire portabilité et bien moins excentriques que les fourrures kawaï du dernier défilé Prada, les silhouettes cinématographiques du show ne devraient avoir aucun mal à descendre dans la rue.
Par Lise Huret, le 22 février 2013
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13 commentaires
Tous les commentaires
Melt •Il y a 12 ans
alala c'est toujours un plaisir de te lire Coco , les défilés me paraissent moins durs à "comprendre" une fois ton analyse! merci beaucoup!
Comme souvent avec Prada, après une collection très avant-gardiste, on opère un retour vers le passé et l'ADN pure de la marque.
Personnellement, j'adore. C'est portable, sexy et moderne. Il y a de très beaux blousons, de belles matières et j'ai bien aimé l'insertion du vichy. Très luxueux, sombre et opulent mais relativement proche.
Mon seul reproche: Le stylisme donne un charme incroyable à la collection et dans la vraie vie, on ne peut s'habiller comme ça. Ce qui est sexy sur le podium milanais peut faire assez dadame dans la vie de tout les jours.
A noter que le casting est incroyable de diversité. Le meilleur casting après Tom Ford :)
Je trouve cette collection très familière, peut être même un air de déjà vu.
Etant une grande fan de néovintage chic, j'aime aisément ces propositions qui ravissent et divertissent la Dita Von Teese qui sommeille en moi.
Prada utilise le croco à merveille et que dire des fourrures à la sensualité si évidente ?
C'est marrant, je trouve que ça manque un peu d'irrévérence, mais que c'est tout de même plus inspirant que le travail de Simmons chez Dior qui ressuscite le New Look à la mode minimaliste.
Je suis d'accord avec Coco, Miuccia Prada maîtrise la grammaire rétro sur le bout des doigts.
Si je pouvais je m'habillerais tous les jours comme une élégante et diabolique neurasthénique en Prada ! J'essaie parfois, mais c'est de plus en plus dur de trouver les bonnes pièces, sur ebay, la concurrence fait rage !
C'est vrai que dans cette collection tous les codes si chers à Miuccia sont présents, entre classicisme et déséquilibre. Il y a toujours chez cette femme la volonté de faire que les choses ne semblent pas être ce qu'elles sont, de bousculer une norme établie, de faire cohabiter le beau et le laid, entre normalité et folie. ..
La fourrure non et non. C'est du ringard.
Les tailles ceinturées portables par les mannequins amaigries, ça n'est pas réaliste.
Je suis d'accord: assez simpliste et coincé voire dépasssé, not urban.
J'ai beaucoup beaucoup de mal avec Miuccia Prada parfois, surtout quand je regarde ses défilés pour la première fois, limite quand je vois certaines pièces dans les streetstyle ça passe plutôt bien mais alors ici pas tellement.