Et si l'on put dans un premier temps être un brin déconcerté par sa boulimie de nouveaux projets (stylisme pour V Magazine, collaboration avec Barneys, consultante pour Dior et Chanel, conception d'un "coffee table book" avec Karl Lagerfeld), force est de constater que Carine Roitfeld a su rapidement stabiliser sa trajectoire en se focalisant sur des projets plus pérennes. Entre son magazine semestriel "CR fashion book" (un succès aussi bien critique que commercial, le second opus ayant vu son tirage augmenté de plus de 30%), un contrat flatteur avec MAC et ses nouvelles fonctions chez Harper's Bazaar (pour qui elle réalisera plusieurs séries mode par an), Carine Roitfeld peut ainsi se targuer d'avoir fait de son nom l'une des valeurs sûres du moment.
Pas étonnant dès lors que Sharon Stone lui ait récemment confié la tâche d'organiser un défilé événement à l'occasion des vingt ans de l'amfAR, que les designers lui réservent systématiquement une place de choix en front row ou encore que Riccardo Tisci n'ait pas hésité à mettre en avant leur amitié en lui confiant le stylisme de la dernière campagne Givenchy. Autrement dit, celle qui depuis deux ans peut enfin mettre en pratique sa devise "Dis ce que tu penses ; fais ce que tu dis" semble actuellement vivre le chapitre le plus excitant de sa vie professionnelle, entre reconnaissance de ses pairs, admiration de la jeune génération, liberté décomplexée et confiance en soi assumée...
Par Lise Huret, le 25 mai 2013
Suivez-nous sur , et
Néanmoins, cette campagne Givenchy me pose un petit problème. Carine a pendant ses 10 ans chez Vogue Paris flirté plus que raisons a la limite de ce que son poste pouvait l'accepter. Voir une rédactrice en Chef, Consultante et Global Fashion Editor en tant qu'égérie d'une marque pour laquelle elle s'occupe des campagnes depuis plusieurs années met en lumière ce mélange des genres qui lui a coûté sa place chez Conde Nast.
En 2002, elle transformait Natalia et Eugenia en mini-Roitfeld pour les besoins de la campagne Gucci hiver 2002. Aujourd'hui, elle pose carrément dans une campagne dont elle s'occupe.
Finalement, sa liberté est aujourd'hui de pouvoir profiter de toutes les largesses du système sans avoir de comptes à rendre.
J'attends de voir ses campagnes pour Tom Ford et Chanel. Son association avec Riccardo cette saison est très réussie même si je commence sérieusement à me lasser de Riccardo chez Givenchy.
D'un coup je pense à Emmanuelle Alt qui en plus de galérer avec le Vogue Paris, est obligée de mettre dans les pages de son magazine les projets de son ancienne collègue.