Sublimement figuratifs, lesdits portraits trouvent de parfaites cimaises dans la maroquinerie - étonnamment classique - de saison et dans les robes et autres manteaux en fourrure intarsia reprenant la grammaire stylistique pradienne. Ajoutez à cela moult détails féminins - voire girly - revendiquant le droit à la fantaisie et mettant en abîme une certaine idée de la séduction et vous obtiendrez une collection pour warriorista espiègle bien décidée à mettre la mode à ses pieds.
On note au passage l'insolence maîtrisée des robes fusionnant rigueur de l'uniforme, richesse des broderies et graphismes sporty, l'irrésistible saveur arty des jupes et robes warholiennes, l'audace des pardessus en fourrure aux motifs color-block reprenant découpes lingerie et visages féminins ou encore la beauté surchargée des toilettes de cocktails pour cariocas intellos. Sans parler des sacs dadame tranchant joyeusement avec l'anarchie érotico-colorée régnant au sein de cette déferlante street-art... Et si les escarpins "bensimon" - qui rappellent les souliers du dernier défilé homme de la griffe italienne - ainsi que le gimmick du soutien-gorge porté à tort et à travers affichent une dégaine "maladroite" un brin déstabilisante, force est néanmoins de reconnaître que cela faisait longtemps que Miuccia Prada ne nous avait autant enthousiasmés...
Par Lise Huret, le 20 septembre 2013
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J'ai franchement apprécié parce que j'aime le street-art, le hip hop et le streetwear.
Les robes sont surprenantes, c'est une pièce qu'elle maîtrise autant que la jupe.
Le sac en croco miel est irrésistible, il me fait penser au mien par la coupe même si je dois me contenter de python.
Miuccia joue avec le ringard et le moderne, le vintage et le nec plus edgy, avec nos goûts et dégoûts dans une partition bien à elle qui touchent chaque saison autant de clientes.
C'est une essayiste du chiffon ! Elle est inspirée et inspirante à chaque saison.
Le bémol est que son discours progressiste s'arrête aux caisses des boutiques Prada, là, c'est grave élitiste et la cause des femmes indépendantes est vite remise en cause. Parfois, il faudrait plusieurs maris pour se payer toute une garde-robe.
Néanmoins, plus les femmes seront indépendantes financièrement, riches, et plus elles trouveront le goût pour ses créations, en Pussy Riot de luxe !
J'adore ton terme Cariocas intellos, parole de Bahianaise :-)