Le décor :
Accueillis au sein de la Lexington Avenue Armory de New York, les invités découvrirent une multitude de nuages suspendus au-dessus de la salle qui les attendaient dans une ambiance d'avant orage. Avec en bande-son, la voix envoûtante de Jessica Lange récitant les paroles de la chanson "Happy Days".
Le contexte :
Pour la première fois depuis 16 ans, Marc Jacobs ne s'est occupé cette saison que de sa propre collection. Un choix mûrement réfléchi, qui devrait lui permettre de se consacrer sereinement à l'introduction en bourse de sa maison.
La femme Marc Jacobs :
Évanescente, mais volontaire, la Meryl Streep de Marc Jacobs affiche la sérénité d'une guerrière convaincue du bien-fondé de sa cause. Le sourcil bleaché et le carré uniforme, elle assume son addiction au confort du "sportswear sixties" ainsi qu'aux teintes chamallows. Le soir, elle délaisse ses ensembles de curiste du futur pour se glisser au sein de toilettes empruntant aux ciels d'orage leurs inquiétants dégradés de couleurs, et ce sans jamais quitter le large bandeau dégageant son visage.
La collection :
Le défilé s'ouvre sur une succession d'ensembles néo twin-set en laine double face, mêlant pantalons tubulaires et longues robes fendues et largement décolletées. Très vite, les tuniques se raccourcissent, mais continuent de se décliner en mode color block sinueux de teintes sourdes. La notion de confort prédomine ensuite avec l'arrivée de looks en lainage monochrome aux rassurantes manches trop longues. Vers le milieu du défilé, les Langley Fox Hemingway et consorts décident de quitter leurs atours d'intérieur pour revêtir pantacourts de bikeurs aux empiècements contrastés et body translucides un brin impudiques, qu'elles ne tardent pas à réchauffer au contact d'opulents blousons. Enfin, la dernière partie du show sera l'occasion pour le créateur de proposer des pièces plus sophistiquées à l'instar des fourrures boules couleur nuage, des robes du soir à la dégaine disco et des millefeuilles de volants organza.
Le dress code :
Entre robe longue sur fuseau, tunique sur pantalon, sweat long sur jupe fluide midi fendue et top court sur body translucide, l'humeur est aux superpositions privilégiant harmonies de couleurs et textures confortables.
Les pièces fortes :
Pouvant se porter aussi bien sur un slim que sur un skinny en cuir, les longues tuniques fendues très haut sur la cuisse fédéreront sans mal acheteurs et modeuses. De leur côté, les bombers en fourrure brumeuse et autres baskets en cuir d'autruche risquent de se retrouver au sein de bon nombre de séries mode, tandis que les robes à volants pourraient bien quant à elles truster les tapis rouges de 2014.
Ce que j'en pense :
Après une période de légère dépression (qui se matérialisa sous la forme d'une addiction au pyjama), Marc Jacobs apparaît aujourd'hui plus serein que jamais. Et si l'on regrette le caractère un brin monotone de son unique collection de saison, force est néanmoins de constater qu'il en émane une force tranquille, subtile, presque planante, qui ne peut laisser tout à fait indifférent. Tout comme l'extrême minceur des mannequins...
Par Lise Huret, le 14 février 2014
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