Lundi
14h : Après avoir fait légèrement rétrécir deux polos Lacoste de Julien, je le convaincs de me laisser lui en offrir de nouveaux. Une fois dans la boutique, le choix est rapide : même couleur, même taille que les précédents. À la caisse, je m'approche et lui chuchote à l'oreille : "ça veut dire que les deux autres, tu me les donnes ?". Il me regarde étonné et me répond : "oui bien sûr, si tu veux". J'émets alors un "Yes !" sonore qui fait sourire le vendeur. Il faut dire que j'adore porter les vêtements de Julien, et ce d'autant plus lorsque ceux-ci ont un peu rétréci (ils sont alors parfaits pour moi, à savoir un peu large, mais pas trop). Et non, je n'ai pas fait exprès de mettre ses polos dans le sèche-linge, pas du tout…
19h : Charles fait tranquillement rouler ses petites voitures sur les murs, Julien dévore sa revue scientifique dans le canapé, la ratatouille mijote sur le feu et moi je n'ai "rien" à faire. Cela arrive si peu souvent que je me retrouve perdue l'espace d'une seconde. C'est alors que mon regard se pose sur mon bloc à dessin, qui depuis plusieurs mois s'est transformé en carnet de brouillon. Je détache alors une feuille vierge, m'empare d'un crayon 2H et me mets à crayonner. Quel délice de laisser sa main évoluer sur le papier, de voir petit à petit apparaître une silhouette, pour ensuite la retoucher à l'infini ! Cela n'aura pas duré plus de 15 minutes, mais je pense que cela m'aura fait plus de bien qu'une longue séance de yoga...
Mardi
Je me glisse dans ma robe portefeuille noire : quel plaisir de posséder un vêtement qui se suffit à lui-même ! Portée à même la peau, cette robe me procure un vrai bien-être. En alliant allure et pragmatisme, elle répond en effet à toutes mes exigences du moment.
En me régalant d'une glace stracciatella/pêche chez Grom, je surprends la conversation de deux hommes arrêtés non loin de là. Il s'agit d'un vendeur en costume chic d'une boutique prêt-à-porter toute proche et d'un élégant vagabond. Le premier, curieux et étonné, demande au second : "Mais ta cravate, tu l'as trouvé où ?". Fier comme un paon, l'homme lui lance : "Barbès, 2 euros". "Et ta veste ?". "Barbès, 8 euros". Avec son costume élimé, son air goguenard et sa barbe blanche, ce monsieur avait quelque chose d'à la fois romanesque et de terriblement attachant.
Mercredi
18h : Quelqu'un sonne à la porte : un livreur en casque - au grand bonheur de Charles, qui est actuellement obnubilé par les motards - nous apporte un paquet Louis Vuitton. À l'intérieur, le troisième numéro de The Book - le magazine édité par la maison parisienne - ainsi qu'une petite boîte. Je laisse Charles l'ouvrir et nous découvrons avec surprise un casse-tête en bois. Dénommé Patéki, cet élégant objet créé en 1932 vient d'être réédité. Pour le plus grand plaisir de mon mari, qui passera les 30 minutes suivantes à essayer de le remonter…
Jeudi
6h50 : Je termine "Prête à tout " de Joyce Maynard, que j'ai littéralement dévoré. Je suis heureuse d'avoir une nouvelle fois fait confiance à ma libraire de Chantelivre, qui m'a une fois de plus ouvert les portes d'un univers inconnu. Me voyant fureter entre les livres, elle m'avait alors tendu ledit roman en me disant : "Vous allez adorer". Bien vu !
20h : J'avale ma pilule de lithium avec de moins en moins d'entrain. Comme la plupart des personnes qui prennent ce médicament, j'ai pris un peu de poids, probablement 2 ou 3 kilos (je ne monte plus sur une balance depuis la fin de mon anorexie). Rien de bien grave donc, si ce n'est que mon appétit est complètement chamboulé : j'ai tout le temps faim. Mon psychiatre m'avait dit que cela se régulerait, mais cela fait 8 mois et le problème est toujours là. J'espère trouver une solution lors de mon prochain rendez-vous, quitte à changer de molécule. À suivre…
22h : J'achève le visionnage du dernier épisode de la 4e saison de "Suits". Et si je suis totalement fan de ces intrigues d'avocats, de ces jeux d'ego et ces manipulations à tout-va, rien ne vaut à mes yeux la découverte à chaque épisode des tenues des femmes de la série. Ultra élégantes sans jamais apparaître sévères, sexy sans être vulgaires, toujours perchées sur d'insolents escarpins et arborant un brushing impeccable, elles incarnent selon moi à la perfection la nouvelle femme Balenciaga. Une femme qui n'existe malheureusement pas dans le monde réel...
Vendredi
7h : Après une nuit d'insomnie passée à souffrir à cause de l'infection liée à mon extraction de dent de mardi dernier, je réalise qu'il va falloir que j'annule mes rendez-vous de la journée et que je retourne voir mon dentiste. Je rêve d'une pilule magique qui me ferait oublier cette douleur lancinante...
Par Lise Huret, le 17 juillet 2015
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