Lundi
8h : Je range mon bureau, liste mes sujets à traiter, mes rendez-vous à prendre… Pas de doute, c'est la rentrée. Pour seule "bonne résolution", j'ai décidé d'accepter pleinement celle que je suis et d'agir en conséquence. Je vais ainsi arrêter de m'acheter du maquillage - que je n'utilise jamais - et assumer pour de bon mon look "no make-up", me débrouiller pour avoir toujours un livre passionnant sous mon oreiller (afin de pallier toute insomnie), arrêter de manger trop léger le soir (sachant que cela m'amène systématiquement à grignoter vers 22h), ne pas prendre plus de deux rendez-vous pro par semaine (sachant qu'au-delà j'accumule du retard et me retrouve à devoir travailler le week-end), arrêter de me demander si je fais bien ou non avec Charles et être à 100% celle que j'ai envie d'être avec lui (quitte à ce que l'on se retrouve tous les deux à plat ventre dans la cuisine à faire rouler des petits voitures). Bref, j'ai enfin envie d'être moi, et cela me fait un bien fou.
10h : Je file à la poste envoyer notre préavis de départ à notre propriétaire. Les dés sont jetés !
11h : Je passe devant le magasin Soeur de la rue Bonaparte. Dans la vitrine, quelques bracelets joncs intensément dorés attirent mon regard. Renseignement pris, il s'agit de bracelets bouddhistes porte-bonheur. Ils sont loin d'être donnés - 14 euros l'unité - mais je craque néanmoins en pensant au boost qu'ils pourront injecter aux rayures d'une marinière ou au bleu brut d'un jean. J'espère simplement que leur revêtement doré ne s'effritera pas trop vite...
18h30 : Assis sur une grande toile cirée, nous confectionnons avec Charles un gâteau au yaourt. J'aime le voir touiller maladroitement les ingrédients, retourner les pots de farine dans le saladier et s'écrier "partout, partout !" lorsqu'il en renverse un peu à côté. Et lorsqu'il se met spontanément à lécher la cuillère en bois en arborant une mine gourmande, je me revois à 6 ans en train de faire exactement la même chose...
Mardi
9h : En revenant de la crèche (où j'ai déposé Charles), je croise Inès de La Fressange abîmée dans la contemplation de la vitrine de la boutique Muji. Si son omniprésence au sein du paysage visuel et son personnage sur-vendu dans le magazine Elle ont tendance à m'agacer, difficile pour autant de nier l'insolente élégance qui émane de cette longue liane brune…
19h45 : Le dîner s'achève dans la bonne humeur. Soudain, Julien suggère un dessert festif : "Et si l'on allait chercher des glaces chez Grom ?". Aussitôt dit, aussitôt fait : je soulève Charles dans mes bras - ravi de cet évènement inattendu qui lui permet de repousser l'heure du coucher - et nous filons au bout de la rue. Il fait bon, Charles babille dans mon cou et je souris à l'idée du sorbet à la myrtille fondant sur ma langue...
Mercredi
6h30 : Un thé brûlant posé sur mon bureau, je synthétise les notes prises en prévision de l'article saisonnier sur les commandements. Une fois de plus, résumer l'air du temps en une quarantaine d'injonctions s'avère aussi drôle que jouissif. Alors que je pianote sur mon clavier dans la quiétude de l'appartement endormi, je réalise à quel point j'aime la vie que l'on s'est construite petit à petit avec Julien.
11h : Comme prévu, je file acheter le dernier livre de Delphine de Vigan. J'ai à la fois hâte et peur de le lire, tellement j'avais aimé "Rien ne s'oppose à la nuit". J'ai pris soin de ne lire aucune critique ou synopsis, de manière à me laisser totalement surprendre par les mots de l'auteur. À suivre...
11h15 : Je profite de passer près de la rue de Grenelle pour aller essayer le jean boyfriend COS repéré sur l'eshop de la marque. Le magasin est vide, les vendeuses attentives et disponibles, je trouve sans mal l'objet de ma venue. L'essayage se révèle concluant : j'ai envie de large, de cocon, "d'anonymat morphologique" et ce jean comble parfaitement ces attentes.
20h : Un SMS s'affiche sur mon portable : "Petit dessert devant votre porte". C'est Delphine, mon amie du 3e étage. Je file ouvrir la porte et découvre un succulent fondant au chocolat. Je me dis alors que ma vie est parfois encore plus savoureuse que celles de mes héroïnes de roman !
Jeudi
5h : J'ouvre un oeil et me replonge dans le roman de Delphine de Vigan. Si le sujet me touche moins que celui de son précédent livre, force est de reconnaître que cette femme manie les mots avec une grande sensibilité.
9h : Le téléphone sonne : c'est M6 qui me propose de réagir face caméra à cette vidéo qui fait actuellement le buzz. Si ces derniers mois j'ai souvent refusé leurs propositions par manque de disponibilité, il s'avère que ce matin, en plus d'être intéressée par le sujet, j'ai le temps de les recevoir. 30 minutes plus tard, le journaliste arrive muni de tout son attirail. Le contact s'établit facilement. Nous décidons d'un emplacement et après avoir échangé durant une bonne dizaine de minutes, c'est déjà dans la boîte. Il m'explique alors que la vidéo va partir à M6, où une autre équipe s'occupera d'écrire et de monter le sujet. Je suis étonnée d'apprendre qu'un journaliste ne suit pas son sujet de A à Z. Il reconnaît que cela peut parfois être frustrant, mais apparemment toutes les chaînes fonctionnent désormais ainsi...
15h : Emmanuel m'envoie un message via Facebook. Les échanges avec cet ami à la fois cultivé, franc et ultra informé sont toujours délicieux. Cette fois-ci, après avoir recherché le candidat idéal à la succession de Wang chez Balenciaga, nous évoquons en plaisantant la possibilité de faire un "fake article" sur Tendances de mode, dans l'esprit "La Ugg, la boot ultime", "Kim, déesse du bon goût" ou encore "Wanted : les mocassins poilus Gucci". Nous discutons ensuite de Florence, où il a habité il y a quelques années de cela. Il me confirme que nous allons nous régaler…
Par Lise Huret, le 28 août 2015
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