Lundi
12h45 : Je retrouve les membres des Particules Complémentaires pour un déjeuner au So. Si notre collectif n'a pas vraiment trouvé sa voie, nous éprouvons toujours autant de plaisir à nous retrouver pour partager simplement et nous enrichir au contact de chacune. Toujours aussi jolie avec ses immenses cils et son sourire pétillant (elle est habillée ce jour-là en marinière moulante et large pantalon bleu marine taille haute), Lisa nous dévoile les photos de sa collection pour Jonak. Entre bottines roses métallisées, escarpins à paillettes et derbies parfaitement pensées, Lisa nous bluffe toutes. Incroyable de beauté avec son turban coloré noué sur la tête, Mai nous évoque ensuite la garde-robe hallucinante de sa maman. De son côté, Lili nous parle de la difficulté d'être parent, tandis qu'avec Mathilde et Géraldine nous évoquons le dernier billet paru sur Café Mode, qui met en exergue la nouvelle donne en matière d'influence et de pouvoir au sein de la fashion sphère.
13h50 : Fou rire général devant ma "tarte au citron revisitée" qui se résume à deux traits de crème citronnée et quelques mini sablés. Le So (ex-Bioboa) nous laisse sur notre faim.
14h10 : On se quitte, ce fut trop court comme d'habitude…
Mardi
8h20 : Quel bonheur de ré-enfiler une veste pour sortir le matin ! J'hésite entre ma veste en cuir caramel et mon petit manteau lainé. Ce sera finalement la veste en cuir. Achetée il y a plus 10 ans chez Zara, cette dernière n'a jamais démérité...
9h : Je croise une jeune femme portant les Superstars bleu ciel imaginées par Pharrell Williams. Associées ici à une robe midi noire, un pull cropped bleu ciel et une coiffure soignée, ces dernières m'apparaissent bien moins désirables que ce que je croyais.
10h : Je me régale - avec beaucoup de retard - de ce long article sur Marc Jacobs trouvé sur le T Magazine.
15h : Julien me dit que lorsqu'il tape "Lise Huret" sur Google, il tombe directement sur la section "À propos " du site (ce qui est le but recherché). Alors que je regarde son écran par-dessus son épaule, mon sang se glace à la vue de la seconde proposition du moteur de recherche : "Lise, bipolaire". Il s'agit de mon témoignage pour L'Express. Si j'assume à 100% cet article, j'ai soudain l'impression d'être réduite à la pathologie que j'y évoque. De retour devant mon ordinateur, je n'arrive plus à me concentrer, je ressens un sentiment de panique. Je vais trouver refuge dans ma chambre et mets mon cerveau en mode "pause" en poursuivant la saison 2 de "True Detective". Quelques carrés de chocolat à la framboise et une bonne discussion avec Charlotte plus tard, la pression retombe. Je retiendrai ces mots de mon amie : "Cela ne te réduit pas, ça t'amplifie".
Mercredi
8h : Charles respire mal. C'est souvent le cas lorsqu'il est enrhumé, cela ne nous inquiète donc pas outre mesure. Mais il est tellement fatigué que nous décidons de ne pas le mettre à la crèche. Je sais que je vais accumuler du retard, mais je n'ai pas le choix.
12h : J'appelle notre pédiatre pour lui décrire l'état de Charles : à priori rien de grave, il faut juste bien le moucher.
15h : Charles ne quitte pas mes bras.
17h : Inquiet, Julien rappelle le docteur : nous prenons rendez-vous pour 19h30.
19h30 : En voyant Charles jouer gaiement dans sa salle d'attente, la pédiatre sourit : "Il ne m'a pas l'air bien malade ce petit !". Son discours change lorsqu'elle écoute sa respiration : il faut aller en urgence à Necker, il fait une crise d'asthme…
20h : Une fois à l'hôpital, Charles est tout de suite pris en charge. Et si la situation a de quoi être stressante, le personnel soignant est si gentil, disponible, compétent et en phase avec Charles que ni lui ni nous ne nous laissons submerger par l'angoisse.
Jeudi
0h30 : Après 6 inhalations de 10 min de Ventoline, Charles va mieux. Il en profite pour aller explorer le bureau des infirmières. Dans la lumière blanche de la chambre, Julien et moi accusons le coup en mâchouillant des crocos gélatineux Haribo en guise de dîner tardif...
7h : J'ai passé ma courte nuit à guetter la respiration de mon fils de peur qu'elle ne s'emballe à nouveau, mais il dort paisiblement. Culpabilisant de n'avoir rien publié la veille, je m'empare de mon ordinateur portable et commence à rédiger mon article du jour : c'est parti pour "le come-back des mocassins Gucci" ! Raté : Charles se réveille…
8h : Administré de haute lutte, le traitement de Charles le laisse épuisé devant un épisode de Peppa Pig.
9h10 : Alors que je consulte mon fil Instagram, quelle n'est pas ma surprise lorsque je découvre une photo de la maison du Luberon où nous étions il y a quelques jours seulement ! (Caroline de Maigret est en fait là pour le shooting du catalogue de la marque anglaise venue en repérage pendant notre séjour).
11h : Après avoir mis un point final à mon article, je commence à visionner les derniers défilés. Si j'aime la nonchalance marine un brin structurée de certaines silhouettes Max Mara (voir ici, ici et là) ainsi que la fédératrice fraîcheur futuro-seventies de la collection Fendi, je suis déçue par le défilé No21.
18h : On file en poussette refaire le stock de Petit Ours Brun à Chantelivre. J'en profite au passage pour acheter "7" de Tristan Garcia (pour l'avoir commencé, ce livre a l'air dingue) et "2084" de Boualem Sansal.
22h : Charles dort enfin. Je découvre le défilé Prada : pas de coup de coeur, ni de choc visuel. Il faudra décomposer les silhouettes, prendre les pièces une par une pour juger de la valeur de la collection. Tiens, pour une fois les chaussures ont l'air portables...
Par Lise Huret, le 25 septembre 2015
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et ça me rassure
parce que ce que vous montrer là, c'est du positif
et que je me dis "tu vois, c'est pas parce qu'on est bipolaire qu'on est naze"... ça m'encourage à m'accepter comme je suis...
alors merci, vraiment...
et j'espère vivement que je ne vais pas provoquer par mon commentaire un retour au cerveau en mode "pause", non non ça n'est pas le but, vraiment merci encore, et bravo, et continuez à nous montrer de belles choses, à nous ouvrir votre monde, à décortiquer tout ça sérieusement mais sans donner de leçons...
merci encore (je radote ?)