Dimanche 22 novembre
16h : Nous gravissons les marches menant à l'église San Miniato al Monte. Il fait enfin froid et c'est agréable. J'aime cette lumière qui naît de la confrontation entre air très frais et ciel azur. Je ne me lasse décidément pas de cette promenade nous emmenant sur les hauteurs de Florence. Au sommet, alors que nous contemplons la ville, Charles s'exclame soudainement : "Égises (églises) partout, partout !". Voilà qui résume assez bien Florence !
Lundi 23 novembre
14h : Assise sur un banc de la Piazza della Passera, je vois arriver une jeune femme souriante, chapeautée avec goût et lovée dans un chaleureux pull vert. Il s'agit d'Alice, avec qui je suis en contact depuis plusieurs mois et que je rencontre aujourd'hui pour la première fois. Accompagnée de son fils de quelques mois, elle me propose d'aller siroter un café sur la fameuse terrasse couverte du Westin Excelsior.
14h20 : Face à un panorama à couper le souffle, nous échangeons sur nos vies, nos parcours, comme si nous nous connaissions depuis toujours. Rien de plus agréable que cette connexion immédiate qui se tisse parfois lors d'une première rencontre... Elle me raconte la Toscane, me donne envie d'aller en visiter ses moindres recoins (je comprends pourquoi on lui demande de rédiger des guides touristiques, d'organiser des demandes en mariage féeriques ou encore de sélectionner les meilleurs produits florentins...). Jeune maman lumineuse, ultra dynamique et d'une bonne humeur contagieuse, Alice est le genre de personnes avec qui l'on a envie d'être amie !
Mercredi 25 novembre
17h : En pleine préparation des cadeaux de Noël, je me fais le plaisir d'aller choisir dans une petite échoppe du papier non pas présenté en rouleau, mais vendu à la feuille. Marbrées, piquées de l'emblème de Florence ou décorées de mille et une roses, ces pages vendues au format A2 donnent une petite idée du raffinement local.
17h15 : En sortant de la papeterie, je croise un homme en long manteau de fourrure chocolat, bonnet bleu marine, pantalon raccourci Prince de Galles et souliers pointus brou de noix : le dress code "hivernal" des Florentins n'a visiblement rien à envier à leur garde-robe automnale...
Lundi 30 novembre
11h : Sur la porte d'un magasin de santons, une petite pancarte "NO ICECREAMS" me fait sourire. Il est vrai que les glaces dégoulinantes des touristes ont le don pour provoquer des sueurs froides chez les commerçants, qui redoutent de voir une goutte de crème glacée s'écraser sur le cuir d'une sacoche, sur la couverture d'un carnet ou encore sur une image du pape...
18h30 : Sortie acheter des crayons de couleur, je passe devant le Duomo. Soudain, ma tête se met à me lancer (je suis en plein sevrage d'un médicament). Je décide alors de m'asseoir sur un banc afin de m'abîmer dans la contemplation des diverses teintes du marbre vert sertissant la façade de l'édifice. C'est incroyable ce que peut nous révéler une observation attentive : alors que je passe ici tous les jours, j'ai l'impression de littéralement redécouvrir ce fameux Duomo...
Mardi 1er décembre
16h : Je prends enfin le temps d'aller flâner au sein de cette boutique d'apothicaire de luxe qu'est l'Officina Profumo Farmaceutica di Santa Maria Novella. Sous ses plafonds dignes d'un palais, je retrouve les fameuses eaux de Cologne chères aux actrices et autres "it" girls, les crèmes aux vertus vantées par les plus grandes "beauty experts" ainsi que de nombreux élixirs. Présentée dans toutes les langues sur d'immenses feuilles cartonnées, la liste des produits me laisse rêveuse. Je me promets de revenir seule, à savoir sans Charles faisant rouler sa petite voiture sur les rainures des comptoirs raffinés de l'antique pharmacie…
17h : Sur le chemin du retour, nous passons devant les fameuses porcelaines Richard Ginori. Tout est si raffiné, si élégant, si délicat... Je tombe instantanément amoureuse des assiettes décorées à la main issues de cette manufacture créée en 1735 (voir ici, ici et là). Si j'étais une parfaite maîtresse de maison sachant organiser de fabuleux dîners, ma vaisselle viendrait assurément de la Manufacture de Doccia...
Mercredi 2 décembre
13h : Alors que la COP 21 bat son plein, je prends conscience que depuis notre arrivée en Italie, nous vivons de manière plus "responsable". Pas forcément par choix délibéré, mais parce qu'il est ici très facile de trier ses déchets, parce que les sachets du supermarché sont en plastique recyclé, parce que les produits locaux sont très accessibles et parce que nous n'avons pas de voiture...
17h : À l'Apple Store, en attendant Julien qui cherche à renouveler sa housse d'iPad, Charles m'entraîne dans une valse/ronde au son de la musique diffusée dans le magasin. Ces petits moments magiques gorgés d'insouciance me comblent...
17h20 : Sur la Piazza della Repubblica, une dizaine d'hommes d'un certain âge palabrent bruyamment autour d'un banc. Je ne sais pas s'ils discutent de la météo ou planifient leur prochaine partie de belote, mais de là où je les observe ils me semblent tout droit sortis du film le Parrain.
Jeudi 3 décembre
16h : Chez un pépiniériste, nous dénichons notre premier sapin de noël depuis la naissance de Charles. Grand et sentant bon la forêt, ce dernier pèse une tonne. Alors que Julien le soulève et le place sur son épaule, Charles ne peut contenir son admiration : "Fort, papa !".
17h : En contemplant les vitrines d'un antiquaire où règne un délicieux fouillis (entre montre gousset, balance en cuivre (accompagnée de ses petits poids), monocle, camés raffinés, statuettes décrépites, cadres en bois doré, boîtes gigognes et couteaux à la lame grignotée par le temps), je me dis que ce genre de boutiques me fait bien plus rêver que celles des grandes griffes de luxe italiennes siégeant à quelques rues d'ici...
Par Lise Huret, le 04 décembre 2015
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