Férue de littérature et intriguée depuis sa plus tendre enfance par les bijoux qu'elle déniche sur les marchés aux puces, la jeune femme est parvenue à fusionner ses deux passions en concevant une ligne de bijoux artisanaux s'inspirant des voyages allégoriques de Dante (La Divine Comédie) et où le métal percé, martelé ou coulé se veut plus irrégulier qu'uniformément lisse. Dans la pratique, une fois le bracelet, le collier ou les boucles d'oreilles sculpté, le studio londonien fait appel à la technique de la "cire perdue" de manière à pouvoir dupliquer l'objet à la demande tout en conservant la moindre de ses aspérités. Le résultat se révèle généralement assez saisissant.
Ajoutez à cela un concept mêlant avec brio culture et futilité, une communication pile dans l'air du temps s'appuyant sur les influenceuses, des collaborations à venir avec le monde de la mode et un modèle économique bien pensé (en faisant fabriquer à la demande, la griffe s'évite la problématique des stocks qui peut vite s'avérer complexe à gérer pour une marque qui se lance) et vous comprendrez qu'il est temps d'apprendre à bien prononcer "Alighieri"... Personnellement, cela faisait longtemps que je n'avais pas été aussi touchée par une jeune marque de bijoux. J'aime l'idée de faire d'une oeuvre littéraire le point de départ de son processus créatif et de tenter d'en extraire quelque chose de non premier degré, de quasi abstrait.
Quant à la poésie presque sauvage - voire organique - émanant de la plupart des bijoux de Rosh Mahtani (voir ici, ici et là), elle me donne envie de me repercer les oreilles, de ne porter que des chemises blanches (qui seront idéales pour mettre en valeur les reflets dorés desdits bijoux), de relire Dante et de revendre notre voiture récemment acquise afin de m'offrir toute la collection "The Chasing Clouds"...
Seul regret : la présence ça et là de pièces peu originales (voir ici et là) qui détonnent légèrement au sein de l'offre de la griffe.
Par Lise Huret, le 08 juin 2017
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