Wanted : une chemise de nuit à détourner
Des peignoirs Gucci exposant leur soie fleurie au soleil de midi aux chemises de pyjama portées avec autant d'aplomb qu'un modèle Charvet, en passant par les pantalons en coton à rayures verticales semblant tout droit sortis du boudoir d'un dandy old school, force est de constater que depuis quelques saisons le "sleepwear" affiche des ambitions prêt-à-porter. Pas étonnant dans ce contexte que la jeune griffe "Three Graces London" - qui accorde une place non négligeable aux vêtements d'intérieur - attire actuellement l'attention de la fashion sphère…
Oubliée l'image du vêtement rêche et informe qui réchauffa les nuits de milliers de jeunes pensionnaires : sous les doigts de Catherine Johnson (la créatrice de Three Graces London), la chemise de nuit se mue en vêtement à part entière.Inspirés aussi bien du désir d'élégance nonchalante de la créatrice que de sa collection de vêtements de nuit chinée au fil des ans sur les brocantes et autres marchés aux puces, les modèles de la section "sleepwear" de la griffe appellent en effet être détournés de leur fonction première et à se voir portés en dehors de notre chambre à coucher et de la terrasse ensoleillée de notre maison toscane… On pense notamment à l'insolente fraîcheur, à la coupe généreuse, aux coulisses (permettant de jouer avec les volumes) et au dos nu fédérateur de cette ample robe blanche dénommée Alice que l'on imagine floutant notre silhouette dans la chaleur d'un mois d'août en bord de mer. Accompagnée d'un haut de maillot de bain, d'un maillot une-pièce très échancré dans le dos ou d'un soutien-gorge délicat noué dans le cou, elle perdra en impudeur ce qu'elle gagnera en portabilité.
Espiègle et primesautier, le modèle Rosaline flirte quant à lui avec le sans-faute estival. Il serait dès lors dommage de garder jalousement dans son boudoir cette petite robe au dos délicat et aux rayures dans l'air du temps. Une fois associée à une paire de sandales dorées et/ou à des bijoux de caractère, celle-ci brillera sans rougir sous le soleil de Grèce. Dans la même lignée esthétique que l'offre sleepwear de la griffe, les robes de plage de Catherine Johnson donnent également envie de jouer à l'infini avec leur coton translucide. On imagine ainsi fort bien cette maxi robe noire se glisser à demi sur le devant d'un slim en cuir ou encore celle-ci s'accompagner d'un body gris sans manches et d'une paire de baskets grises. De leur côté, le modèle Tybalt et cette ample robe rayée ne demanderont qu'à se voir twistés à coups de bijoux conceptuels...
PS : De formes assez simples, ces robes appelant à un farniente rêveur seront faciles à reproduire pour celles sachant modifier un patron et se servir d'une machine à coudre.
Par Lise Huret, le 12 juin 2017
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