Wanted : une paire de boots marron
Plus douces que leurs homologues carbone, les boots aux teintes chocolatées n'ont pas leur pareil pour injecter un twist chaleureux à une silhouette. Et qu'importe si l'actuel must have shoesesque est d'un noir d'encre signé Bottega Veneta : cet hiver, j'ai terriblement envie de boots marron…
De la même teinte que le tabac de mes anciennes cigarettes, les Doc Martens qui accompagnèrent une partie de mon adolescence sont pour moi une véritable madeleine de Proust stylistique. À la vue d'une paire de bottines marron, mes 16 ans me reviennent ainsi par flashs : nouage de lacets au bord d'un terrain de basket, déambulation sur les pavés du vieux Lille, ébriété nocturne, sortie en chaussettes pour ne pas réveiller les parents… Le "brown leather" se révèle dans mon cas bien plus efficace que la DeLorean de Marty McFly. Pourtant, cela fait des années que je n'en ai pas chaussé. Comme si j'avais peur que celui-ci me rappelle les fourmillements de mon passé, cette irrépressible envie de prendre le large, ce besoin viscéral de m'évader. Alors je me cantonne au noir, parfois au camel et souvent au blanc. Des teintes qui ne provoquent en moi aucune émotion, qui ne réveillent aucun souvenir.
Force est néanmoins de constater que mon vestiaire fonctionnerait infiniment mieux avec une paire de boots brou de noix. Un sentiment d'ailleurs partagé par mon pull rouge, mes jeans bruts, mon gilet caramel, mes chemises en denim, ma veste bleu nuit et mon tee-shirt vert, qui les appellent de leurs voeux depuis plusieurs années. Et si je faisais jusqu'ici la sourde oreille (pour les raisons évoquées précédemment), j'ai décidé cet hiver de prendre en compte leurs revendications silencieuses afin d'être "chromatiquement parlant" davantage en harmonie avec moi-même, mais aussi et surtout afin de prendre le pouvoir sur cette idée absurde qui voudrait que renouer avec "la Lise d'avant" mènerait fatalement à des catastrophes...
C'est dans ce contexte que je me mis en quête d'une nouvelle paire de boots. N'ayant pas envie de jouer avec le feu, j'évoquais directement la possibilité de réinvestir dans des Doc Martens : j'avais envie d'un modèle qui posséderait un zeste d'impertinence, mais sans pour autant être connoté "ado". Un modèle qui incarnerait les paroles de Brel "être vieux sans être adulte".
Après quelques semaines de recherche, j'arrêtai mon choix sur deux paires différentes. La première - les Bruneta de chez Minelli - me séduisit par sa dégaine un brin massive, sa semelle crantée tout terrain et le confort promis par sa doublure douillette. Je l'imaginais sans mal accompagner mon duo fétiche caban bleu marine/robe midi. La seconde - les chelsea boots 555 de Blundstone que j'aperçus aux pieds de la grand-mère américaine de l'un des copains de Charles - me plut quant à elle tant par son style tout terrain que par sa capacité à embellir avec le temps.
Il ne me reste plus qu'à trancher…
Par Lise Huret, le 29 novembre 2019
Suivez-nous sur , et
Et pourquoi pas se faire a nouveau de très bons souvenirs avec la.meme paire!!tu nous diras😊