La famille Wang est d'origine chinoise, mais Alexander naquit à San Francisco, sur la côte californienne, en 1984. Il y passera toute son enfance, et s'imprégnera de l'ambiance particulière qui règne sur les plages : surf, farniente, et liberté. Mais il doit aussi se faire à l'austérité de l'internat dans lequel il passe sa scolarité… C'est ce qui fera par la suite la diversité de son style.
À 18 ans, il quitte sa Californie pour étudier le design à la Parsons School de New York. En effet, il sent déjà une grande attirance pour l'univers de la mode, et l'école est une des meilleures des États-Unis. Alexander y aura l'occasion de participer à de nombreuses collaborations internes avec le magazine Vogue, mais aussi avec les meilleurs stylistes new-yorkais, tels que Derek Lam et Marc Jacobs.
Celui-ci remarque rapidement le talent du jeune créateur, et lorsque Wang quitte prématurément l'école pour se lancer dans la création en free-lance, Jacobs lui offre en parallèle un poste de styliste au sein de son équipe. Cela permet au jeune homme de continuer à se former sur le terrain, mais il n'a qu'un souhait : créer sa propre griffe.
C'est ainsi que l'enseigne « Alexander Wang » voit le jour en 2006 à San Francisco. Sa première collection est faite de petits hauts flous et de pulls en grosse maille. Son caractère frais, ses détails rock et ses coupes irréprochables charment d'emblée les rédactrices de mode, qui annoncent déjà l'arrivée d'un prodige. Mais c'est avec sa collection printemps-été 2007 que Wang fait véritablement son entrée parmi les créateurs en vogue...
Toutes les pièces sont incroyablement dans l'air du temps, et représentent exactement ce que les femmes désirent porter. Le style Wang, sobre et léger, entre rock'n'roll et simplicité, fait fureur. Il faut dire que le designer parvient toujours à glisser dans ses collections des pièces addictives qui font parler d'elles. C'est ainsi qu'il a décliné à l'infini le blazer version femme, ou encore la robe taille empire, sans pour autant nous lasser.
La recette Wang réside dans un style facile à porter, fait de coupes épurées mais aussi de détails dark. Il est d'ailleurs un des créateurs qui a été le plus loin dans l'exploitation de l'univers rock'n'roll, redorant le blason aux jeans élimés et aux sweatshirts lacérés.
Et pourtant, on trouve aussi dans ses collections des pièces pleines d'élégance chic, telles que des robes de soirée drapées, ou des mini robes de cocktail aux détails asymétriques. C'est cette complexité et cette mixité des genres qui ont fait le succès grandissant de Wang.
Les États-Unis furent les premiers conquis, et notre créateur reçut en 2008 le prestigieux Award du CFDA, consécration suprême qui lui offrit une notoriété internationale. Il commence alors à s'exporter, et multiplie peu à peu des points de vente à travers le monde. Il obtient même un corner chez Barney's, gage de valeur aux yeux de toute la fashion sphère.
Devant un tel succès, le jeune styliste cherche à étoffer son offre, pour aller doucement vers un lifestyle Alexander Wang. C'est ainsi qu'il lance en 2009 une ligne bis appelée « T by Alexander Wang », où il développe la notion de jersey léger et patiné par le temps, qu'il applique sur des tee-shirts et sur des robes, en leur conférant une allure cosy et sobrement grunge. Il développe aussi des lignes de chaussures et de sacs. On se souvient d'ailleurs du sac Coco Duffel qui fut l'objet d'une véritable razzia…
Mais Wang multiplie aussi les collaborations pour élargir son champ d'action. Il s'associe donc à l'enseigne Gap pour une ligne « Design Edition », puisant dans les racines casual de l'Amérique. De même, il fait appel aux services de Linda Farrow pour développer une ligne optique, et se plonge dans l'univers du make up grâce à une collaboration avec Shiseido. Il se frotte également à la joaillerie en créant avec la marque Abraxas Rex une collection de bijoux inspirée de Tina Turner dans le film « Mad Max »…
Le succès n'attend donc pas le nombre d'années pour Alexander Wang. Tout l'univers entend parler de lui, et il obtient l'unanimité des plus grandes rédactrices de mode : son style est ce qui manquait aux femmes. Parmi ses inconditionnelles, on compte les VIP les plus exigeantes, telles que Julia Restoin-Roitfeld ou Sarah Jessica Parker, et ses défilés sont attendus à Paris, à New York ou à Milan. La question se pose alors : mais que lui restera-t-il à accomplir désormais ?…
Par Lise Huret, le 07 avril 2007
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