Karl Lagerfeld fait feu de tout bois : qu'importe le politiquement correct, de toute manière ce qui passe entre ses doigts devient furieusement chic, jusqu'à ce mini porte-monnaie qui fait sans nul doute référence au bracelet électronique pour mise en liberté conditionnelle, et qui se voit donc porté à la cheville. Lagerfeld fait-il du jeunisme ? Désire-t-il coller aux aléas de la société jet-set outre-Atlantique ? Se sent-il proche de ces fashionistas en quête de célébrité qui se perdent dans de multiples addictions ?
Lui, derrière ses lunettes fumées, semble à mille lieues de nos basses préoccupations et évoque le geste gracieux d'une femme se penchant vers sa cheville pour retirer de sa mini pochette cigarettes ou rouge à lèvres. Pour lui, c'est ce néo-geste qui l'attire, comme s'il ajoutait aux codes de l'élégance une nouvelle rhétorique, quelque chose en plus, une gestuelle moderne qui envoie valser les us et coutumes du sac à main.
Une conception de la mode ô combien en adéquation avec Coco Chanel, qui se plaisait à libérer les femmes des carcans mondains et qui leur offrait des tailleurs faciles à porter ; Karl Lagerfeld est dans la droite ligne de ce concept. Exit le sac à main… cela devrait ravir Carine Roitfeld.
Ce nouvel opus de la maroquinerie Chanel est le fruit de l'humour pince-sans-rire d'un Karl à la hauteur de lui-même : incroyablement contemporain, attentif aux moindres bruissements de la sphère socialite-artistique, tout en restant attaché à une certaine idée du chic.
©photo : Vogue
Par Lise Huret, le 09 octobre 2007
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