Pour la version 2008 de Sex and the City, Carrie Bradshaw se teint en brune et change de chausseur. Fini les rêves en Manolo ainsi que les fantasmes pointus à la Jimmy Choo, la nouvelle génération de fashionistas découvrant Carrie sur grand écran la contemplera toujours haut perchée, mais sur les toutes dernières créations Dior. D'ailleurs, les escarpins dessinés par John Galliano peuvent aisément soutenir la comparaison avec leurs prédécesseurs, ne serait-ce que par leurs talons vertigineux qui flattent le concept "Bradshaw", consistant à arpenter allègrement la Vème avenue à plus de 10 cm du pavé.
Patricia Field espère créer autour de cette sandale une euphorie acheteuse telle que celle suscitée par les Manolos seconde peau de la série télé. Cependant pour cela elle n'avait pas à sa disposition les multiples épisodes propices à la construction d'une légende, c'est pourquoi elle force le trait. Ainsi, Mlle Bradshaw associe quasiment toutes ses tenues à ces escarpins dioresques, aux patins très tendance.
Néanmoins, on peut se poser la question de la pertinence de vouloir reproduire un engouement quasi spontané, qui à l'époque fut suscité par les Manolos de Carrie. Cette envie était générée avant tout par le désir de posséder une clef du style de cette parfaite fashionista, plus que par les chaussures en elles-mêmes… Par ailleurs, les années ont passé, et si Sex and the City reste un bon souvenir, le film sera sans doute loin d'apporter cette saveur un brin outrancière, ultra mode, finement tendre et furieusement drôle qui rendait irrésistibles les différentes saisons de la série.
Peut-être qu'effectivement les Dior deviendront un petit "it", mais il serait étonnant qu'on finisse par les nommer affectueusement des "John", comme on le fait pour les Manolos…
Par Lise Huret, le 16 novembre 2007
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