Sur la notice du défilé, distribuée aux spectateurs, on pouvait lire que pour cette collection Haute Couture, John Galliano s'était inspiré du peintre américain John Singer Sargent, et notamment de l'une des ses oeuvres : le portrait de madame X, représentant une femme en décolleté profond (une toile qui, à l'époque, fit scandale).
Associez à cela des volumes basculés vers l'arrière (comme autant de références explicites au travail de Cristobal Balenciaga, aux ornements rappelant la période art déco et à l'esthétisme de Gustav Klimt), saupoudrez le tout de quelques effluves asiatiques chères au styliste et vous obtiendrez ces toilettes aux allures d'hyperbole et aux influences diverses, qui nous apparaissent à la fois familières et uniques.
Chaque modèle semble suivre sa propre ligne : alors que l'un apparaît fuselé, l'autre s'épanouit en corolle (comme gonflé à l'hélium), puis une taille marquée succède à l'absence de cintrage d'une robe bloomer… Quant aux longueurs, elles oscillent entre genoux sages et traînes hollywoodiennes. La constante - s'il doit en avoir une - se situe dans le choix de la matière : la soie est omniprésente et abondante.
Quant à savoir si cette collection confirme ou infirme telle ou telle tendance décelée sur les défilés prêt-à-porter, nous resterons sur notre faim, car le propos de la haute couture est ailleurs. Car en dépit d'afficher quelques broderies florales majestueuses que l'on pourrait qualifier de "tendances", Galliano écrit une partition dont il est le seul chef d'orchestre, libre d'évoluer dans un univers dont il a lui-même érigé les codes, qui cette saison ressemblent plus que jamais à un luxueux kaléidoscope schizophrénique…
Par Lise Huret, le 22 janvier 2008
Suivez-nous sur , et