Entre chamanes amérindiennes et milady mystérieuses, les mannequins arborent coiffures, toques et étoles comme autant de trophées de chasse. Destinés à une femme-louve à la fois prédatrice et sublime, les modèles de Jean Paul Gaultier oscillent entre classiques de la maison et esthétique apocalyptique. Les belles, semblant devoir affronter des vents glacials transsibériens, font des peaux de bêtes leur matière première.
Fourrures entières, imprimés zébrés, teintes ocre, kaki, charbon et terre de Sienne se transforment en parures mi-barbares, mi-citadines. Seules quelques réminiscences d'une époque passée semblent avoir survécu : on aperçoit ainsi parfois un tailleur en peau de cuir légèrement Goth, une robe boule vermillon ou un fourreau satiné, tous étant accessoirisés de fourrure ou de laine, afin de ne pas fragiliser cette guerrière d'une nouvelle ère.
Puis les codes de l'élégance made by Gaultier reprennent le dessus, afin d'habiller une Parisienne en partance pour un safari urbain. Elle ose les carrures oversize lainées, les tenues sable aux graphismes dignes de "La chasse de Diane" d'Arnold Böcklin, et les chapkas démesurées.
Entre naturalisme, chic so french et pelages tous azimuts, le couturier offre du grand Gaultier... Espérons juste que le réchauffement climatique ne s'emballe pas d'ici l'automne prochain, nous permettant ainsi de tenter le total look trappeur des villes dès novembre...
©photo : Vogue