Miu Miu (ligne bis de Prada) se permet cette saison encore de remettre en cause toutes les analyses de tendances qu'ont pu faire les spécialistes à l'occasion de ce mois de fashion weeks. L'humeur ambiante est à la sévérité, au classicisme parfois détourné, au retour d'un certain ordre moral ? Qu'à cela ne tienne, la collection de Miuccia Prada joue les impertinentes, les empêcheuses de tourner en rond.
Alors que les satins, mousselines, tartans, longueurs genoux et autres chastes foulards dessinent chez les autres une silhouette sagement seventies, chez Miu Miu c'est le futur et les nouvelles technologies de pointe qui rythment sa collection, en partance directe pour 2020. Prêtes à plonger dans les abysses intersidéraux d'une bataille virtuelle, les mannequins se sont parées de tenues en néoprène dignes des combinaisons les plus résistantes du capitaine Cousteau.
Sur le podium, les couleurs se pensent en color block (en continuité directe des looks nineties post-modernes), tandis que les cyclistes se recouvrent de guipures évidées, plus Cinquième Élément que Reine Victoria. Quant au satin, lorsqu'il s'insinue dans ce vestiaire androïde, il se calque aux coupes minimalistes et englobantes sévissant sur le catwalk.
Au final, ce sera donc une femme aux aspirations pratiques, aux envies visionnaires et à l'allure SF qui apparaîtra lors de la mise en service de ces uniformes version Barjavel. On notera cependant que si les formes des silhouettes se gomment au point d'en faire disparaître les différentes morphologies, chacune des tenues est marquée des initiales de celle qui la porte. Autrement dit, chez Miu Miu, modernité ne veut pas dire perte d'identité…
©photo : Vogue
Par Lise Huret, le 04 mars 2008
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