I. Les silhouettes
Au terminus des fashion weeks, six grands thèmes se sont dessinés, sous la forme de silhouettes récurrentes ayant de grandes chances de rythmer notre hiver. Véritables têtes de gondoles des tendances, elles sont à observer, décortiquer, humer et examiner, afin de s'imprégner de la mode de demain et de pouvoir la retranscrire - selon ses envies - dès septembre venu.
Eighties/Nineties
Alors que nous venons de quitter des podiums fleurant bon les longues robes hippisantes, les franges de cuir amérindiennes et les nuisettes de jour, la tendance la plus surprenante s'est imposée chez les plus grands sous les traits d'un retour à l'épure des années 80/90. Les volumes et coupes y prennent le pas sur les fioritures, en imposant un dress code graphique, sculpté dans de luxueuses matières.
Pour Marc Jacobs chez Louis Vuitton, c'est une working girl pragmatique qui arpente le podium, privilégiant la ligne à la fantaisie. Elle assume un style qui n'a plus rien à voir avec les bas couture et les jupes crayon du passé, leur préférant des atours reniant le romantisme glamour au profit d'une élégance sérieuse. Jupe taille haute, longueur genou et sous pull sont les pièces phares de son uniforme.
Pilati chez Yves Saint Laurent a sûrement livré ici sa plus belle collection. Il y conçoit des looks où masculin/féminin, futurisme/héritage et design/couture se fondent dans un tout qui conjugue notre hiver à la perfection. Ses modèles, de filiation eighties, s'évadent néanmoins vers un prêt-à-porter ultra actuel, faisant frissonner les fashionistas d'impatience, tout en les amenant à redécouvrir des coupes évidentes et rajeunies, mères d'une allure sans faille.
Chez Marc Jacobs, l'oversize s'offre ses lettres de noblesse. Epaules arrondies, manteau peignoir et pantalon à pinces habillent une jeune business woman qui affectionne le chic décontracté des maxi volumes chers aux années 90. Taille haute, longueur cheville, mi-mollet ou genou, coloris sobres, lignes nettes et précises sont autant de points forts de cette tendance qu'il faudra s'approprier, tout en gardant à l'esprit qu'ils se travaillent ensemble et ne se portent guère avec des vêtements d'une autre catégorie… Ultra mix
À une époque où l'on ne jure plus que par la fusion food, les créateurs ont eux aussi décidé de mixer les influences à outrance, afin de concevoir un prêt-à-porter azimuté et jouissif, sorte de puzzle indescriptible de motifs en tous genres où les règles esthétiques volent en éclat, pour reformer des silhouettes chaleureuses et décomplexées.
Chez Anna Sui (que l'on connaît pour son addiction à la période hippie), on constate que le discours est moins monolithique. Aux maxi fleurs sixties se sont ainsi associés imprimés art déco, bottes cavalières psychédéliques et boléro japonisant, formant ainsi un cadavre exquis d'influences parvenant à se détacher de la caricature, tout en étant toujours foncièrement bohème.
Dries Van Noten, inconditionnellement dopé aux influences ethniques, est néanmoins parvenu à élaguer son discours, en alliant la finesse de ses patchworks d'imprimés à des coupes contemporaines, et en saupoudrant le tout d'une fourrure voluptueuse, le tout dessinant une silhouette plus citadine que jamais.
Allure rock and roll aux accents folkloriques pour la femme 2009 de Matthew Williamson. Micro blouson de peau retournée, jacquard d'un autre temps et coloris tapisserie donnent naissance à un style où ringardise et rusticité s'effacent devant la sexy touch' de Williamson. Cette saison, on peut donc mixer sans craintes, sans tenir compte des codes, des couleurs ou des us et coutumes des associations. Cependant, on adjoindra toujours à notre patchwork vestimentaire un accessoire pointu, qui permettra d'éviter le look "vide grenier". Gothique chic
Du noir et encore du noir… Cependant, rien de macabre ni de déprimant, le noir de la saison se veut luxueux, entreprenant, lumineux, ouvertement chic et élitiste. Entre élégance victorienne, dandysme et style Cruella rock, le gothique quitte la rue pour investir les hautes sphères de la hype.
Poussées à l'extrême chez Alexander McQueen, les réminiscences Duke de Wellington agrémentées d'une petite touche de Christina Ricci ont une légère saveur de fétichisme draculesque. Pourtant, si elles permettent de vérifier la tendance dandy gothique, elles ne donnent guère envie d'être transposées dans notre réalité fashion.
À l'inverse, chez Givenchy, les silhouettes ont beau être diablement connotées époque victorienne, elles n'en distillent pas moins une poésie hard, entre romantisme et virilité de torero, qui a tout pour séduire. Le noir - relevé de blanc ou de faux noir - se veut racé, énigmatique et parfois avant-gardiste.
VIP dark, sorte de Kate Moss de minuit, la belle de Barbara Bui opte pour une panoplie monochrome. Cependant, hors de question de rester dans l'ombre : fourrure opulente, pantacourt de cuir et sandales rebelles ont tôt fait de transformer cette silhouette sombre en déesse de la nuit, plus glamour que junky. La jambe se veut fuselée, les matières luxueuses et la richesse apparente : le gothique sort des bars poussiéreux et brille de mille feux sous les lustres du Crillon. Futur girl
Certaines collections de l'hiver prochain semblent sortir tout droit d'un épisode de la Quatrième Dimension… Plus anecdotiques que promises à se retrouver déclinées par Zara et H&M, la tendance androïde 2030 vaut néanmoins le coup d'oeil.
Tout droit sorties d'un Blade Runner ou d'un Lara Croft, les mannequins de Miuccia Prada pour Miu Miu ont vu leur formes gommées par des combinaisons cyclistes complètement atypiques, en dentelle de néoprène. Modernité, protection et uniformisation semblent être le propos de cette collection qui sacrifie l'esthétique à l'expérimental.
Chez Balenciaga, le discours est plus subtil. Nicolas Ghesquière développe ses recherches sur la technocouture et réinterprète les volumes chers à Cristobal, tout en mêlant austérité, défi architectural et raffinement classique.
La plongée dans les années 80 de Pilati l'a amené à dépasser le travail de Mugler pour aller puiser à la source de ce qui animait ces couturiers des eighties. Cette recherche de l'épure du volume (afin de modeler un corps nouveau) a permis à Pilati de concevoir pour Yves Saint Laurent des silhouettes futuristes dans leur design, actuelles dans leurs teintes et visionnaires dans leur ensemble. Difficile d'imaginer cette tendance dans la rue, néanmoins sous ses allures de trip SF, elle prouve que le futur est à l'épure. À nous de nous y préparer petit à petit… Like a boy
Retaillés à nos mesures, les costumes de monsieur vont distraire notre hiver. Nous aurons ainsi le choix entre le complet-veston (et ses variations stylistiques) ou le blazer à porter comme bon nous semble, seul ou accompagné. A l'occasion de la rentrée, le style masculin/féminin affirme donc sa haute teneur en testostérone, sans oublier de se la jouer dandy.
Alors que la chemise d'homme fut portée en liquette cet été, Alexander Wang pour l'hiver applique le même traitement au blazer. Ni slim, ni pantalon large : chez Wang, la néo citadine assume le port du caleçon long pour agrémenter sa veste oversize. Très look backstage pour top model sur le départ, on risque de ne pas résister à cette silhouette indéniablement rock, illustrant le nouveau luxe new-yorkais.
Chez Dolce & Gabbana, c'est une fille de l'ouest déterminée et sûre de son allure qui étrenne le costume trois-pièces. Petit foulard noué comme il se doit (remplaçant le keffieh du passé) et ankle boots haut perchées sont les seules fantaisies venant animer cet ensemble certes fort bien taillé, mais un rien trop total look pour séduire la modeuse.
Avec la griffe Marc By Marc Jacobs, la jeune fille de bonne famille semble être en partance pour opérer sous les ordres du Général de Gaulle. Heureusement que celle-ci arbore une note de rose pink et un it bag ciré, afin de transposer son uniforme vers des cieux plus fashion. On note que si l'on décide de la jouer revival 39/45, l'on se doit de dédramatiser l'ensemble par une bonne dose d'accessoires pointus et girly. C'est bien évidemment la proposition un rien underground d'Alexander Wang qui sera plébiscitée lors de l'hiver 2008/2009. Cependant, on pourra également s'inspirer des autres silhouettes Dolce & Gabbana et Marc Jacobs, à condition de les assumer pleinement, afin de ne pas paraître déguisée en féministe de la première heure. Preppy girl
La rentrée est arrivée, il est temps d'aller faire virevolter sa jupette d'écolière sur les marelles de la cour, ou d'aller revêtir sa tenue de cheerleader… Qu'il soit preppy girl sage, collégienne rebelle ou étudiante chic, l'uniforme scolaire détourné est assurément l'un des musts de la saison.
En provenance directe d'un campus british, la fille Lacoste opte pour un style gentiment sporty et un rien candide qui, sous l'impulsion d'une paire de collants ultra bright, sort de l'anonymat. La cravate faisant son grand retour, la porter sous un col V est la meilleure façon de l'apprivoiser dans un premier temps.
Petit chaperon dark chez Marc by Marc Jacobs. Sous ses allures d'héroïne de Perrault, on découvre une jeune femme flirtant avec le gothique punk et qui (en détournant le micro kilt et la cape) parvient à rendre des atours - à première vue sans histoires - diablement suggestifs. Ses low boots plates et sanglées ayant d'ores et déjà été adoptées par l'actrice Kate Bosworth, il ne serait pas étonnant que ceux-ci deviennent l'un des produits phares de la saison…
Ultra chic et un rien rétro, le look DKNY apparaît comme étant le plus facile à adopter. Il décline à merveille cette silhouette lolita, composée d'un large volume court sur le bas et surmonté d'un haut flou. Pour conserver la fraîcheur stylée de ce genre de silhouettes, on opte pour des collants opaques associés à de sages ankle boots, et l'on teste ce très désirable "bonnet turban". Enfin, au maxi short de l'été succède la maxi jupe courte, que l'on porte mains dans les poches, jambes opacifiées et en duo avec de l'oversize.
II. Les couleurs
L'hiver 2008/2009 ne continuera pas sur la lancée de son prédécesseur, en érigeant les teintes fluo en passeport luxe du prêt-à-porter. Si certaines couleurs fortes restent sur le devant des podiums, la palette chromatique est néanmoins en proie à une certaine sobriété, où le noir reprend ses droits en redevenant le maître du jeu.
Orange/violet
Le jaune Post It cède la place à l'orange et à ses variantes, tandis que le vert gazon décide de s'éclipser afin de laisser les ultraviolets envahir l'espace.
Improbable il y a encore peu de temps, recalé pour cause d'agression visuelle, le duo orange pur jus et noir ne semble pas rebuter Ralph Lauren. En effet, ce dernier a décidé de réécrire le dress code du chic upper class en faisant fi du potentiel fortement répulsif de l'orange, qui incontestablement sied mieux à Halloween qu'aux fashion weeks. À ne pas copier et à oublier très vite, bien que nous allons y être confrontés cet hiver.
Par contre chez Nina Ricci, le satin orangé à toutes les chances de nous séduire. Flou, tendre, en camaïeu avec des teintes automnales, il devient d'une élégance romantique novatrice, propice au renouvellement des looks cosy en quête de raffinement.
Coupe minimaliste et volume ample autorisent le violet à imprégner en all-over la silhouette DKNY. Si le ton est à la simplicité citadine, le violet permet de revitaliser l'ensemble d'une touche de vitalité moderne que l'on aurait tort de bouder. En outre, accompagné d'accessoires gris souris, ce look oscille entre casual et preppy, la bonne équation du moment.
Aubergine irisée pour robe housse surdimensionnée, le pari de Burberry Prorsum est osé, mais réussi. Le fait de mixer le satin à la douceur ouatée de la laine offre au violet son laissez-passer pour descendre sur le bitume. L'orange se porte donc light (on évite ainsi l'effet color block peu flatteur de la téléphonie mobile), alors que le violet quant à lui peut sans difficulté varier d'intensité. Cependant, afin de lui faire conserver tout son charme, on ne le mixe qu'avec du gris ou du noir. Gris/Noir
Si le gris fut un temps notre nouveau noir, face au Back to Black de Amy Winehouse il finit par céder et reprend sa place de second, laissant le noir redevenir la vedette de la saison. Il conserve néanmoins une place de choix dans le coeur des fashionistas.
Chez Lacoste, le gris cesse de se vouloir tiré à quatre épingles. Décomplexé, il se sent libre de jouer avec les codes du sportswear. Entre gris perle et anthracite, il en deviendrait presque ludique, ou tout du moins bien moins sérieux que par le passé.
Avec Malo, il s'autorise les strass, de quoi faire évoluer les idées reçues quant à sa capacité à endeuiller une tenue... Il se fait lumineux et sophistiqué, tout en s'associant à des pièces gentiment urbaines, afin de ne pas passer du coté By Night de la force, désormais réservé au vrai noir.
Les très prisés Proenza Schouler ont quant à eux ouvertement donné leurs âmes au noir (tout du moins le temps d'une saison). Cependant, rien de triste ni de guindé ou même macabre, le noir ne fut jamais plus enlevé que sous leurs doigts : scintillant, changeant, inventif et traditionnellement über chic, il respecte les codes de l'élégance tout en étant incroyablement crazy de mode.
Chez Fendi, on décline le luxe à l'état pur, en appliquant à la lettre le nouveau traitement hype du noir : le camaïeu de matières. Entre velours moiré, fourrure lustrée et cuir verni, le noir capte la lumière avec subtilité et se veut plus élitiste que jamais. On réhabilite donc les total looks dark au sein de nos garde-robes, en veillant cependant à varier les effets de matières. On conserve le gris en bon basic qu'il est, tout en le traitant avec un brin de fantaisie et en notant qu'il se portera de jour, tandis que le noir ne manquera aucune party branchée.
III. Les musts
Les musts sont ces vêtements ayant pour vocation de faire vibrer notre carte Gold quelque soit la conjoncture. Que l'on y adhère immédiatement ou qu'il nous faille un temps d'adaptation, il est certain que ces pièces finiront tôt ou tard dans notre dressing, alors autant s'y préparer en dressant une liste la plus exhaustive possible.
Fourrure sauvage
Le gilet "poil de yack" de chez Swildens vous a fait défaut l'hiver dernier ? Qu'à cela ne tienne, dès la rentrée on transforme sa frustration en bonne résolution et l'on fonce sur cette nouvelle génération de fourrure paléolithique chic, définitivement du côté des jeunes femmes avides de dédramatiser le sujet en le conjuguant le plus modeusement du monde.
Tel un reporter du New York Times en goguette au pays des yetis, la femme Dolce & Gabbana assume sa parure anti frima avec on ne peut plus d'élégance. Entre inspiration rétro et tour du monde en 80 jours, la fourrure se fait longue, sans manches, brute et quasi sauvage, à peine domestiquée par un ceinturon de cuir. Elle y gagne alors en style et se veut presque romantique. Superbe.
Chez Marni, la fourrure coupée à cru, fermée par ceinturage et au pelage indiscipliné joue les empêcheurs de tourner en rond sur des looks bon chic bon genre et gentiment pastels, qui sans elle auraient assurément manqués de relief. Mixer les genres est une fois encore le secret d'une allure racée au firmament de la tendance.
Chez Celine, lorsque le sportswear rivalise avec la poésie, cela donne une collection entre romance futuriste et élégance intemporelle, qui comble la femme superactive avide de praticité et de féminité. La fourrure alors se lustre, se marie à un manteau épuré et en devient sporty, tout en arborant cette candeur précieuse qui la rend unique et presque juvénile. Pour l'hiver 2008/2009, la fourrure se porte donc sans manches. En outre, il est de bon ton de la ceinturer taille haute, de choisir une longueur avoisinant les genoux et de préférer une teinte naturelle (noir ou brun) aux fluorescences du passé. Manteaux oversize
Entrevu chez Isabel Marant en 2007, il avait attisé le désir des modeuses. Désormais, le manteau oversize se démocratise, nous offrant quelques variations intéressantes quant à sa coupe et son style. Adieu le trench, bienvenue au pardessus un rien trop large.
Chez Proenza Schouler, le manteau d'homme semble avoir été passé au laser, découpé , épuré, comme sorti des ateliers de Savile Row quelques minutes avant les finitions ; il va droit à l'essentiel. Épaules tombantes, parmenture inversée, absence d'ourlets, évidence du drap de laine bouilli… Entre minimalisme et citation, il dessine une nouvelle élégance, à la fois fragile et décidée.
Légèrement arrondi sur les hanches et faussement classique, le pardessus Max Mara revisite le genre de la maison en jouant subtilement sur la coupe de l'un de leurs produits phares. Le contraste carrure ajustée/taille gironde confère à ce sobre modèle une féminité certaine, à la fois stricte et moderne, pile dans l'esprit winter 2009.
Quant à Isabel Marant, elle réinterprète son fameux manteau xxl de l'année dernière, en l'élaguant généreusement. Les manches se raccourcissent, tandis que le buste évoque un maxi rectangle et que les poches empruntent au caban leur verticalité. Cette pièce d'extérieur suivra sûrement la trajectoire de sa prédécesseure : elle risque fortement de se retrouver au coeur des séries mode de la rentrée… On opte donc pour un manteau dépourvu de cintrage, à la carrure tombante, en drap de laine sobre, évoquant franchement le vestiaire des boss du Cac 40. Le modèle de Proenza Schouler est donc celui dont il faudra s'inspirer si l'on désire conjuguer au mieux cette tendance qui en était encore stade embryonnaire il y a quelques mois, mais qui est désormais confirmée cet hiver. Cape ou pas cape ?
Sagement esquissée la saison dernière, la cape s'affirme comme une pièce forte du vestiaire 2008/2009. Qu'elle soit mini ou maxi, détournée ou sporty, elle confère aux silhouettes automnales une vraie touche de féminité, imposée par le port gracieux découlant de sa forme.
Simple, incisive, sans grand charme mais efficace, la cape doublée de tartan de chez DSquared oscille entre glamour urbain et sportswear. Ce type de forme, plus pragmatique que mode, peut néanmoins devenir un petit bijou sixties sous les doigts d'une fashionista inspirée. Attention cependant au no look qui pend au col de ce genre de néo ciré.
La cape, elle-même chantre de la féminité, s'est laissée cannibalisée par les hormones masculines qui ont littéralement infusé les dressings de l'hiver. Olivier Theyskens pour Nina Ricci a su néanmoins en tirer le meilleur parti, en transformant le blazer en une pièce d'une incroyable douceur. On note la présence d'un camaïeu cuivre/or/brun très Hermès, qui offre une jolie alternative au noir ambiant
Chez Fendi, la cape se veut ultra conceptuelle. Ce type de modèle confirme la tendance mais ne risque pas de se retrouver dans la rue. Peut-être aurons-nous cependant la chance de le voir porté durant les fashion weeks… La cape est sans conteste l'atout charme de la rentrée. On la choisit inventive, plutôt courte, et on la porte sur nos looks de transitions été-automne en oubliant notre ancien perfecto. Le modèle Nina Ricci étant le plus up-to-date, on s'en inspire fortement. Pantalon xxl à longueur variable
Le pantalon étant assurément la pièce majeure de l'hiver, on ne pourra passer outre. Il détrône ainsi sans complexe nos petites robes housses et autres minauderies ayant fait leur temps. Un impératif : il se porte large. Sinon, la distance le séparant du sol varie (en privilégiant des longueurs qui étaient encore rédhibitoires récemment), tandis que formes, matières et couleurs se déclinent selon les envies.
On retrouve un pantacourt à pinces (afin de donner du volume à la coupe) presque zouave chez Dolce & Gabbana, qui se veut ouvertement chic. Un rien rétro et à porter avec une pièce structurée sur le dessus, il se glisse dans les bottes et assume la néo longueur de l'hiver : mi-mollet.
Le pantalon Marni en drap de laine, fleurant bon la barbe à papa et découpé bien court sur la cheville, détourne les codes de l'élégance classique en leur offrant une cure de jouvence au temple de la girly attitude. Lifting réussi.
Quintessence du chic casual pour le duo de Proenza Schouler, qui a su dessiner Le pantalon large de la saison. Ce dernier frôle la perfection en réhabilitant la taille presque basse. On le porte loose, tout en l'associant aux attributs d'un luxe discret : coupe épurée, matière noble et fins détails précieux. Point de diktats donc concernant les longueurs, on opère comme bon nous semble, et on aurait tort de ne pas les tester toutes. Par ailleurs, on intègre que désormais le slim possède réellement un petit goût de basic à la retraite. Slim en cuir
Alors que le pantalon oversize occupe majoritairement le terrain et que le slim bat dangereusement en retraite, seule la version tregging en cuir reste acceptable au sein de l'univers du skinny.
Gothique, et se voulant raffiné à force d'impressions à fleur de cuir, le slim d'Alexander McQueen manque d'épure. Ce genre de modèle, bien assez fort de par sa matière et sa coupe, n'a guère besoin d'être surchargé par un supplément de customisation, d'autant plus qu'ici le total look noir vire à la caricature. Le slim en cuir étant un item dangereux, on évite de tenter le diable en se la jouant Dracula touch'.
Entre noir romantique, rock élégant, et dandysme goth', le slim taille semi haute de Givenchy se fait évident, policé et incroyablement portable. Jeux de matières, tailoring, bottines à scratch et plastron de chaînettes lui font d'ailleurs le total look noir flatteur.
Ultra jet-set et idéalement skinny, le slim en cuir de Balmain flatte les brindilles, qui auront beau jeu de le porter de nuit comme de jour. Glitter le soir et casual la journée, il risque de devenir la seconde peau de celles pouvant se le permettre. Le slim en cuir, se choisit donc ultra moulant (seule une coupe à la Tisci peut supporter un léger flou) et se porte sans aucune vulgarité : soit subtilement gothique, soit finement rock, mais jamais destroy ni grunge. Guipure/transparence
La guipure, dentelle très ajourée et sans fond, sort des trousseaux de nos aïeules afin de venir subtilement dévergonder les élégantes toilettes de la femme de 2009.
Clair obscur chez Givenchy, où la candeur d'une baby doll est contredite par la transparence du corsage. La guipure lingerie permet de glamouriser le noir très veuve espagnole de cette tenue.
Chez Stella McCartney, la finesse de l'ouvrage en fait oublier la suggestivité. Associée à des volumes modernes et à des accessoires conceptuels, la guipure gagne en relief et en force, tout en trouvant sa vraie actualité.
Exercice de style pour Prada, dont le défilé fut une véritable ode à la large dentelle art déco. Véritables fers de lance de cette nouvelle tendance, les looks pradiens sont cependant trop déconnectés de la réalité pour pouvoir être adoptés. On dira donc oui à la guipure, mais à condition de la traiter avec subtilité. Il s'agit de l'associer à des pièces couvrantes, ou de la mixer sur une pièce unique à des parties réellement opaques, afin de jouer sur les contrastes.
En guise de conclusion, on note quelques points essentiels de la saison automne-hiver 2008/2009 :
Les jupes se portent longueur genou, voire un peu en dessous. Taille haute, floue et rétro, c'est en bottes ou en collants opaques que l'on assume ce retour à la moins facile des longueurs en matière de jupe… (Dolce & Gabbana, Marni, Prada)
Le satin est l'une des matières phares de l'hiver, en permettant de féminiser des atours parfois un rien trop masculin, en chicisant des tenues trop girly et en offrant aux robes du soir une touche 100% glamour (Preen, Marc by Marc Jacobs, Versace).
Les collants se permettent toutes les fantaisies, et si l'on assiste au retour du collant transparent (qu'il faudra d'ailleurs traiter avec parcimonie), c'est une véritable débauche d'imprimés (dentelles), de couleurs (color block) et d'effets visuels (tie and dye) qui nourrit l'univers du lycra (Anna Sui, Pucci, Tsumori Chisato).
Les cols prennent de l'ampleur.
Les plissés s'imposent comme le must de l'effet matière.
Les carrures oversize persistent et signent.
Le tartan est toujours au beau fixe.
On continue de ceinturer, encore et toujours…
Par Lise Huret, le 16 mai 2008
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