Si Kate Moss n'est jamais sortie du circuit, enchaînant moult campagnes de publicité depuis 1992, ce n'est pas le cas de celles qui l'ont précédé. En effet, l'arrivée de Kate a fait revoir les canons esthétiques de l'époque à la baisse niveau indice de masse corporelle…
Avant la sanctification médiatique de la brindille, les Naomi Campbell et autres Cindy Crawford régnaient sur le petit monde de la mode, qui avait fait de leur physique athlétique et délié la quintessence de la beauté. Or, rien n'étant plus éphémère que les tendances, celles qui avaient créé le statut de "top model" se sont retrouvées dépassées, acculées à se retirer de la course.
Certes, elles n'ont pas entièrement disparu du paysage. Elles continuent à distiller autour d'elles force, mystère et glamour, en faisant les beaux jours des crèmes anti-âge et en s'offrant parfois une campagne ou deux, afin de montrer à quel point elles sont épanouies, heureuses et encore très belles.
Cependant, ceci reste anecdotique, les marques préférant mettre en avant des jeunes modèles qui voient leur côte exploser d'une saison à l'autre : Agyness Deyn pour Burberry, Lara Stone pour Just Cavalli, Coco Rocha pour Chanel… quand ce n'est pas les actrices en vogue qui raflent la mise. Pourtant, les belles plantes des années 90 semblent ne pas avoir dit leur dernier mot : ils opèreront un retour remarqué dès la saison prochaine.
Les griffes les plus emblématiques de la mode et du luxe ont ainsi sollicité le concours de doyennes du mannequinat pour présenter leurs collections hiver 2009 sur papier glacé.
Si Chanel s'offre une fois de plus les services de la diaphane et inoxydable Claudia Schiffer, il n'est plus le seul à pérenniser son image grâce à des valeurs sûres : Ferragamo copie la maison de la rue Cambon en lui empruntant son égérie, tandis qu'Eva Herzigova pose pour Louis Vuitton, Christy Turlington pour Escada, Linda Evangelista pour Prada et Naomi Campbell pour Yves Saint Laurent…
Ce phénomène est à la fois un joli plaidoyer en faveur des femmes et une réflexion marketing pointue… En effet, ces griffes (habillant de nombreuses clientes ayant dépassé la trentaine) ont été bien inspirées de choisir des mannequins de plus de 16 ans pour les représenter (afin de ne pas creuser davantage l'écart entre "mode des podiums" et "mode réelle"), le tout bien sûr sans rogner sur le rêve, car si ces anciennes tops affichent bientôt 40 printemps, elles n'en sont pas moins toujours aussi inaccessibles…
Par Lise Huret, le 10 juin 2008
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