Un constat partagé par Robin Derrick (DA du Vogue UK), qui déclara avoir "passé les dix premières années de [sa] carrière à faire paraître les filles plus minces et les dix dernières à essayer d'atténuer leur maigreur".
Et si l'on pourrait croire qu'il suffirait que les agences de mannequins se mettent à caster des filles un peu moins maigres pour réussir à régler le problème , les choses s'avèrent en réalité un peu plus complexes. Sachant que les vêtements shootés lors des séries mode sont précisément ceux aperçus sur les podiums (des pièces qui n'ont de cesse de rétrécir, l'idéal féminin des créateurs tendant de plus en plus vers l'androgynie), les magazines n'ont en effet d'autre choix que de choisir des modèles ultra minces. Or, si le tombé desdits vêtements s'avère alors généralement parfait, les filles n'ont quant à elles pas toujours l'air en bonne santé. Ex-journaliste chez Cosmopolitan, Leah Hardy révèle ainsi que taille 0 rime souvent avec cheveux ternes, peau manquant d'éclat, genoux cagneux et os apparents ; autant de détails impossibles à montrer si l'on veut pouvoir continuer à faire rêver les lectrices.
C'est à ce moment que Photoshop entre en scène. À coup de pinceau blush et autres instruments magiques, les joues se remplument, les côtes se font moins saillantes, les bras moins rachitiques. Un tour de passe-passe qui, en établissant un idéal impossible à atteindre pour la jeune génération, entretiendrait le fantasme selon lequel il serait possible d'être rayonnante de santé avec un IMC incroyablement bas.
En poussant les mannequins à radicaliser leur morphologie - au péril de leur santé - pour espérer rentrer dans leurs vêtements XXS, les designers créent au final une situation absurde qui n'est satisfaisante pour personne. À quand la prise de conscience ?
Par Lise Huret, le 15 janvier 2014
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Fan de la mode mais pas toujours des blogs qui en parlent, je suis ravie que le tien fasse apparaître ces côtés malsains du milieu, dont on parle bien trop peu.