Il faut dire que ce dernier, offrant à la silhouette mille et une possibilités d'accessoirisation, n'est pas prêt d'être rejeté par la gent des modeuses. Certes, le port monomaniaque du keffieh s'est estompé, et il est désormais presque ringard d'arborer encore un imprimé pro palestinien. Cependant, si le clonage des modèles Ghesquièriens a vite lassé son monde, le foulard avait conquis pour longtemps le coeur des fashionistas.
Toutes mirent ainsi leurs radars en alerte dès la rentrée 2007 afin de dénicher la couleur, le motif et la matière de foulard qui relèverait au mieux leurs looks citadins. L'ère n'était plus au copier-coller, mais bien plus à la pièce rare, dénichée au fin fond d'un bac chez H & M, dans un souk tunisien ou dans une échoppe indienne. Chemin de table ou rideau, tout était alors - si la teinte nous faisait flasher - susceptible d'être discrètement transformé en carré d'étoffe à nouer.
Au fil des saisons, au lieu de disparaître sans crier garde (comme tant d'autres tendances le firent avant lui), le foulard est devenu un basic qui ne cesse d'occuper l'espace grâce à ses interminables mutations.
D'ailleurs, les créateurs ne se sont guère privés d'aller dans notre sens, en faisant de notre accessoire fétiche l'une de leurs sources d'inspiration, nous offrant ainsi les clefs pour ne pas nous en lasser.
Dries Van Noten décide de le nouer en bustier exotique, nous permettant ainsi de transformer nos soies oversize en tops délicats, parfaits pour accompagner à la ville un large pantalon à pinces.
Roberto Cavalli quant à lui discipline le xxl en revenant à une sage et diaphane écharpe de mousseline à nouer sur le côté, afin d'insuffler un peu de sophistication romantique au dress code du foulard.
Enfin chez Etro, on le porte façon lavallière ethnique.
Par ailleurs, dès que la chaleur se fera trop oppressante, même si le foulard ne pourra être porté autour du cou il ne s'effacera pas pour autant. Bien au contraire : il se fera encore plus inventif, en se nouant en bandeau à la Beauvoir, en turban ou en coiffe faussement paysanne (D&G). Une petite voix nous dit que son règne est bien loin de prendre fin…
©photo : Vogue
Par Lise Huret, le 27 juin 2008
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