En ouvrant les festivités, Galliano a placé la barre très haut. Si certains considèrent la Haute Couture comme une vieille dame malade, le directeur artistique de Dior vient de la faire renaître de ses cendres en plein coeur des jardins du musée Rodin.
En puisant dans l'histoire du costume selon Christian Dior, Galliano a revisité avec brio les différents classiques de la maison. Ainsi, les lignes reconnaissables de la silhouette New Look sont à l'honneur, tandis que l'allure des mannequins est empruntée à celle de Lisa Fonssagrives. Cependant, cela n'empêche pas l'ensemble de la collection d'être audacieusement contemporain.
John Galliano maîtrise son sujet en mesurant l'extravagance qui lui est chère, afin de mettre en valeur la sophistication de ses créations, leur subtilité et le travail des ateliers (qui comme toujours se sont surpassés). La taille est plus que jamais marquée, diablement sexy, et sert des toilettes aux volumes toujours flatteurs. Cette saison, la Haute Couture de Dior se veut glamour, fraîche et gracieuse.
Ainsi, les transparences de tulle ou de soie se lient à des pièces rigides et quasi architecturales, dessinant une silhouette sensuelle et hiératique, toute en finesse. Les épaules faussement dénudées, les basques drapées, l'ampleur des jupes, les ceintures Bar, les broderies d'orfèvre et les clins d'oeil lingerie composent des rêves de mousselines pour une fois évidents et désirables, comme l'a rarement été la Haute Couture de Galliano.
En outre, la palette de couleur délicatement pastelle sert ces looks forts en contrastes, en apportant ce qu'il faut de fragilité aux déesses félines ayant envahit le podium. Le tout s'achève sur un bouquet final de toilettes majestueuses, d'une élégance sans pareille, où la grâce et la beauté ne souffrent plus de la surenchère. Galliano nous livre sûrement ici l'une de ses plus belles oeuvres…
Par Lise Huret, le 01 juillet 2008
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