Outre une occasion spéciale (tel l'anniversaire de la maison Rykiel, où les modèles avaient pour consigne d'irradier de bonheur), il est très rare que les moues des mannequins dérogent au traditionnel masque impénétrable... Il faut dire que l'exercice du "happy face" est quelque peu risqué. En effet, chaque mannequin n'étant pas dotée d'un talent de comédienne, tenir une mine réjouie tout au long d'un passage n'est pas forcément chose aisée.
De plus, s'il est facile de maîtriser l'image d'ensemble d'une armée de filles aux visages fermés, il est autrement plus aléatoire de créer une harmonie entre différents minois enjoués : certaines éclateront de rire spontanément, tandis que d'autres arriveront à peine à décrocher un sourire crispé, et que quelques-unes afficheront une dentition ultra bright, démesurément exposée... On comprend donc aisément pourquoi l'on exige des Coco Rocha, Catherine McNeil & co une attitude neutre, presque hautaine, bien plus à même de focaliser l'attention sur le vêtement que toute autre simagrée, aussi joyeuse soit-elle.
Cependant, si ce genre de style convient fort bien aux présentations hiver, les collections estivales - fleurant bons les échappées champêtres - ont l'air quelque peu décalées lorsque les tops s'avèrent trop sinistres. C'est pourquoi, au risque de transformer leur show en une joyeuse farandole de jeunes filles en fleur, Diane Von Furstenberg, Anna Sui et Renzo Rosso ont plus ou moins franchement incité leurs modèles à afficher bonne humeur, joie de vivre et décontraction lors de leurs apparitions sur le podium.
Le résultat fut rafraîchissant, quoiqu'un rien déroutant : en effet, observer une ribambelle de gazelles souriant dans le vide n'est pas encore passé dans les moeurs... On salue pourtant cette initiative, qui a le mérite d'insuffler une once d'accessibilité à ces beautés incroyablement longilignes.
Pour conclure cette fashion week - et avant d'en décrypter les tendances - il est à notre avis nécessaire de noter qu'en dépit des déclarations émanant des différents organismes d'organisations des défilés, les mannequins ne semblent avoir jamais été aussi fragiles physiquement (voir ici et là)...
©photo : Vogue
Par Lise Huret, le 12 septembre 2008
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et je suis positivement POUR le sourire sur le podium !! c'est mille fois mieux que les tronches d'enterrement méprisantes auxquelles on a droit d'habitude : on en a soupé hein...