John Galliano, qui a déclaré s'être inspiré de Christian Dior et des maîtres flamands, nous propose dès le premier passage une toilette très Vermeerienne - avec son jaune bouton d'or et sa coiffe de dentellière remastérisée - éblouissant un public de stars avides de consommer un véritable instant de folie Gallianesque. S'en suivent des crinolines raccourcies aux volutes surdimensionnées, des cols en dentelles ainsi que de fins lacets venant structurer les coiffures, autant de détails empruntés au vestiaire allemand du 17e siècle.
Cependant, John Galliano ne se contente pas d'une simple rétrospective : il appose en effet sur ses créations le romantisme Dior typique des années 50 et met à l'honneur la fameuse ligne S chère au créateur de la griffe. C'est ainsi qu'après être passé de la palette chromatique de Vermeer à celle de Van Dyck, le designer propose quelques silhouettes en noir et blanc légèrement New Look, où la patte du maître se fait plus présente.
Autant Galliano excelle lorsqu'il choisit de s'inspirer de telle ou telle époque, autant rien n'est plus savoureux que de le voir s'émanciper de ses influences pour aller simplement flirter avec l'essence même de la beauté intemporelle. Ces sublimes toilettes ivoire, délicates et empreintes de fragilité seront ainsi certainement les pièces les plus plébiscitées auprès des ateliers Dior...
Après cette respiration virginale, John Galliano nous plonge à nouveau dans l'opulence flamande, doublant ses robes de bal de tulipes rebrodées ou de motifs rappelant les faïences de Delft, avant de finir sur une somptueuse toilette carmin tout droit sortie d'une oeuvre de Rembrandt...
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