Fond blanc, liseré carbone… Les clichés de Willy Vanderperre ne semblent souffrir aucune fioriture. Et si la précédente campagne Jil Sander (shootée par le même photographe) nous avait déjà paru quelque peu épurée, on réalise ici le chemin parcouru.
On retrouve d'ailleurs la même photo (une jambe perchée sur un escarpin) dans les deux campagnes, comme si l'équipe créative avait voulu mettre en avant cette évolution. Celle de 2008 s'avère ainsi esthétiquement correcte mais sans véritable impact, tandis que celle issue de la dernière campagne est des plus percutantes.
Raf Simons peut donc se réjouir : les clichés à la Man Ray de Willy Vanderperre s'inscrivent parfaitement dans l'esprit de son dernier défilé, dont les toilettes adoucies par des rangées de franges paraissent comme ciselées au cutter.
Chez Simons, tout est dans la forme, la sobriété et la force du minimalisme, et cela sans jamais glisser vers la monotonie. Une telle marque de fabrique exige des partis pris forts en terme de communication, afin de ne pas affadir le discours.
C'est pourquoi on avait pu un être un brin déçu face à une campagne hiver 2008/2009 qui, se voulant trop commerciale, n'avait pas su trouver l'angle adéquat pour magnifier les créations de Raf Simons pour Jil Sander.
Cette fois-ci cependant, l'alchimie entre collection et publicité opère à merveille. À la fois sensuelles et graphiques, exigeantes et sciemment futuristes, les photos redessinent les lignes d'une élégance sobre et moderne…
Par Lise Huret, le 11 février 2009
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