
Depuis son départ en 2005 de Jil Sander, Phoebe Philo et Raf Simons se sont en effet convertis à l'épure, repensant cette dernière en mode moins austère, plus attrayant et définitivement bankable. Dans ce contexte, difficile d'être transporté d'enthousiasme à la vue des silhouettes ultra strictes de Jil Sander...
À vrai dire, si les ensembles imaginés par la fringante sexagénaire n'ont à rougir de rien, on ne peut que regretter leur manque d'avant-gardisme, qui tranche avec le dynamisme créatif animant actuellement la famille des jansénistes du style.

Espérons dès lors que la créatrice allemande parviendra à susciter à nouveau le désir en injectant suffisamment de fraîcheur et de poésie contemporaine à ses infatigables partis pris radicaux (une condition sine qua non pour espérer retrouver son statut de leader incontesté du mouvement minimaliste). Elle devra pour cela adjoindre à ses deux notions de prédilection - pureté et intégrité - ce que réclame l'air du temps, à savoir douceur, ultramodernité, tension maitrisée et fantaisie millimétrée...
Par Lise Huret, le 24 septembre 2012
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