Moulée dans un slim en vinyle noir, la petite Julia devait assurément dénoter parmi ses camarades de son école très sélect du 7e arrondissement... Alors que ces derniers passaient leurs après-midi à faire voguer leurs bateaux sur les bassins du Luxembourg, Julia préférait accompagner sa mère aux shootings qu'elle dirigeait pour le magazine ELLE, pendant lesquels elle n'hésitait pas à passer devant l'objectif.
Dès leur plus jeune âge, les enfants Restoin Roitfeld se familiarisèrent ainsi avec le monde de leurs parents en posant pour Benetton ou en devenant les mascottes de telle ou telle séance photo (cela ne les a pourtant pas empêché de vivre en parallèle une enfance bourgeoise plus classique, faite de leçons de piano, d'équitation, de natation et de cours de Russe).
Alors que sa mère - en l'emmenant souvent avec elle sur ses lieux de travail - lui rendait familières des figures telles que Mario Testino ou Tom Ford - son père lui faisait découvrir le monde au travers d'escapades au Japon ou en Chine. La jolie Julia put ainsi se constituer un background culturel riche et pointu, qui lui permit de prendre ses distances - au moment voulu - avec le destin maternel.
En effet, en dépit d'avoir enfilé les robes les plus folles, rencontré les créateurs les plus inspirés et d'évoluer au sein de la face scintillante de l'univers de la mode, Julia n'a jamais désiré devenir styliste. Elle voue néanmoins à la mode un grand respect et considère les vêtements non pas comme un simple produit usuel, mais bien plus comme la manifestation de la pop culture.
Le destin lui a cependant réservé une place toute particulière au coeur de la fashion sphère : persuadée du potentiel photogénique de Julia, sa mère demande au photographe Fabien Baron de la shooter. Celui-ci va véritablement révéler ses talents de modèles. Il faut dire qu'habituée à l'objectif depuis sa plus tendre enfance, la charmante adolescente n'a aucun mal à prendre la pose de façon naturelle...
Les choses s'emballent alors très rapidement : en 2006, charmé par la volupté qui émane de Julia, Tom Ford lui demande d'être l'égérie de son premier parfum "Black Orchid". Peu après, la belle apparaît sur les panneaux publicitaires de Roberto Cavalli pour H&M puis pose pour Gap, avant d'irradier - en compagnie de son frère - sur la campagne printemps/été 2009 de Mango.
Ceci dit, le mannequinat n'est que le violon d'Ingres de la jeune fille. D'ailleurs, si elle a tant de succès, c'est sûrement parce qu'elle dégage bien plus qu'un simple modèle...
En effet, la brune Julia aux yeux d'émeraude assume sa féminité et joue avec son corps. Dans un milieu où la ligne haricot vert est de mise, la belle fait exception en affichant une silhouette fine aux courbes généreuses. Il faut dire qu'élevée par une mère friande de liberté (qui lui refusait le port des derniers jeans "à la mode", car elle ne voulait pas que sa fille ressemble à tout le monde), Julia a acquis cette belle confiance en la vie qui fait d'elle un être lumineux destiné à fasciner le monde de la mode.
Portée par l'amour de ses parents et le regard bienveillant de la sphère fashion, elle s'est donc envolée vers les États-Unis, afin de suivre des cours de Design Management à la Parsons School. Elle s'épanouit depuis à New York, appréciant l'ouverture d'esprit dont font preuve les Américaines en matière de style et réalisant en freelance le logo de son amie Geneviève Jones (une créatrice de bijou), mais aussi les invitations de quelques soirées branchées new-yorkaises ou encore celles du défilé automne/hiver 2006 de Jean Paul Gaultier. Elle a également officié en tant que directrice artistique lors de séries photo pour le magazine V.
Point de vue style, si la jeune femme n'est pas une shopping addict, elle aime malgré tout se glisser dans des robes Alaïa épousant ses courbes sexy, enfiler tous les jours de l'année des talons vertigineux et mettre en valeur ses jambes longilignes par le biais de micro jupes qu'elle shoppe parfois dans les sex-shops de Pigalle. Mais ce qu'elle préfère par-dessus tout, c'est se perdre dans le dressing de sa mère et en profiter pour lui emprunter quelques merveilles, que Carine Roitfeld lui prête volontiers...
Et qu'importe si certains ne la considèrent que comme une "fille de" ou si les rumeurs au sujet d'une possible jalousie entre elle et Bee Shaffer (la fille d'Anna Wintour) vont bon train : Julia préfère les ignorer, tentant quoiqu'il arrive d'être la meilleure dans tout ce qu'elle entreprend...
Par Lise Huret, le 05 août 2009
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