Quelques jours avant son défilé, Alexander Wang n'hésitait pas à déclarer que sa collection serait intemporelle et classique. Il était alors difficile d'imaginer que ce dernier s'apprêtait à nous rejouer "Le plus beau des combats" de Gregory Allen Howard...
N'allez donc pas y chercher pantalons à pinces et tailleurs, vous en reviendriez bredouilles. En effet, sous l'oeil du gratin hype de la fashion (Lauren Santo Domingo, Julia Restoin-Roitfeld ou encore Giovanna Battaglia), c'est bel et bien une armée de pom pom girls aux allures de quarterbacks sexy - et non de petites filles modèles - qui s'est mise à arpenter le catwalk.
Pour l'été 2010, Alexander Wang semble s'être plongé au coeur des casiers des équipes de football américain, afin d'y détailler la moindre pièce de leur équipement. Une fois le lexique sporty assimilé, le jeune designer s'est ensuite entreprit à conjuguer le dress code des joueurs en mode prêt-à-porter. Apparemment enthousiasmé par son idée, il ne s'est rien interdit : de la refonte du ballon ovale en pochette à l'utilisation des jambières comme leitmotiv en passant par les rayures rouges et blanches aux couleurs US, tout a été exploité.
Cependant, si ces citations ne sont pas aussi poussées que celles d'Alexander McQueen lors de son défilé printemps/été 2005, Wang frôle pourtant le premier degré, oubliant parfois de transformer l'exercice de style en vraie présentation prêt-à-porter. Ainsi, avec ses vestes kaki nouées en jupes, son coton molleton rigidifiant quelques total looks, ses brassières bien trop basiques et ses joggings trois bandes, le styliste ne va clairement pas assez loin.
Ceci dit, le défilé reste globalement réussi, de nombreux futurs best-sellers éclipsant les quelques maladresses commises par Alexander Wang. Il faut dire qu'en s'inspirant d'un équipement aussi stylé et structuré, il eut été compliqué de ne pas en extraire quelque chose de bon. On salue ainsi les sublimes shorts en cuir reprenant le gimmick des protections de hanches se glissant sous le pantalon, le sweat corseté alliant parfaitement sportswear et sexyness ainsi que la divine veste en cuir vieilli rappelant les découpes des épaulières.
Et si Alexander Wang en fait des tonnes avec ses tops de cheerleaders conjuguant maxi carrure et frou-frou empruntés à leurs pompons ou avec sa cape reliée à une casquette en cuir par un zip, cela ne l'empêche pas de composer des tenues efficaces et épurées, qui auront certainement convaincu les acheteurs de Selfridges.
On pense notamment au duo sweat épaulé gris et short corseté, ou à la mini robe en coton aux découpes en cuir. Sans parler des accessoires - bottines zippées open toes, cache-oreilles en cuir, mini ankle boots richelieu et léopard - qui comme toujours nous donnent diablement envie de les subtiliser en backstage...
Inégale, mais plaisante à regarder, cette collection permettra sûrement à Alexander Wang de garder sa place au hit-parade des créateurs les plus prisés de la fashion sphère...
Par Lise Huret, le 14 septembre 2009
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