En dépit des critiques déplorant un manque de prise de risque lors de ses dernières collections, Christophe Decarnin continue de décliner les thèmes qui ont fait de lui la coqueluche des modeuses. Il faut dire que si l'on en juge par sa capacité à faire vendre des vestes frôlant les 10.000 euros, le jeune homme aurait tort de chercher à changer son fusil d'épaule...
Si dans un premier temps son style quasiment monomaniaque a pu nous agacer, il est désormais temps de l'accepter et de prendre Balmain pour ce qu'il est devenu, à savoir une griffe over sexy, agréable à regarder et désirable, mais qui ne révolutionnera pas la face du monde.
Christophe Decarnin fut-il influencé par le climat tendu en Afghanistan, l'armement nucléaire de l'Iran ou encore les conflits israélo-palestiniens, ou a-t-il eu simplement envie de voir ses clientes jouer aux baroudeuses de luxe version Mad Max ? Toujours est-il que sa collection printemps/été 2010 est entièrement composée de références au dress code army.
Ainsi, de la redingote d'officier remastérisée en veste kaki à épaulettes lamées aux tee-shirts destroyed de GI, en passant par les ceinturons de cuir munis de balles lustrées, tout amène à penser que les fashionistas de demain auront quelques combats à mener.
Ceci dit, si ces silhouettes ont un jour à essuyer un feu nourri, ce ne sera que celui des flashs des photographes. En effet, sous les doigts de Decarnin, même l'univers militaire devient officiellement glitter. On aime ainsi ses redingotes aux épaulettes frangées et lamées (tour à tour kaki ou retravaillées en vestes de smoking), ses robes lilliputiennes dont le cuir doré rappelle les armures de quelques spartiates, ainsi que ses skinny se parant de poches de treillis...
Par ailleurs, on assiste au remplacement du destroy de luxe par le camouflage de prestige. Les matières les plus précieuses jouent ainsi à se juxtaposer, en composant des patchworks glitter pouvant faire passer incognito n'importe quelle modeuse dans une jungle de broussaille dorée à la feuille d'or.
Et si certaines tenues cumulent sexyness et goldness, d'autres plus sobres - à base de chemise argile, marcel kaki et micro jupe en peau de croco - ont l'heureuse idée de se faire plus casual, devenant ainsi plus facilement assimilables par les ados ayant érigé Decarnin en maître à penser.
Au final, au-delà de la mini polémique que ce défilé esthétisant le concept de la guerre - on pense notamment aux ceintures de balles - pourrait générer, il n'est à n'en pas douter l'un de ceux qui marqueront profondément l'été prochain...
Par Lise Huret, le 02 octobre 2009
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C'est sexy, c'est du recyclé, c'est militaire...c'est ce qu'on aime en principe mais bon......un goût amer!
Je trouve juste que Decarnin ne revisite pas un peu son concept car les vestes militaires, je m'y attendais, le destroy aussi...
Je pense qu'un homme qui arrive à rendre sold out un simple tee-shirt imprimé à 1000euros peut prendre des risques...
J'en ai deja marre de la future Balmainmania.....alors qu'elle n'a pas encore commencée...
J'imagine deja le Staff Vogue Fr,Anna Della Russo, Rihanna & Celine Dion porter ces créations....
Bref, déception!