Défilé D&G - Automne/hiver 2010-2011

Bienvenu dans le chalet montagnard de D&G, où la neige n'est qu'un prétexte pour enfiler Moon Boots surdimensionnées et micro lainages traditionnels terriblement sexy. La fille D&G a beau en effet adopter les codes vestimentaires sévissant en haute altitude, ce n'est finalement que pour mieux les détourner, afin de se constituer une garde-robe funky de jeune jet-setteuse...

Peu importe si les fashion weeks, en tombant pile au moment des vacances d'hiver, privent le petit monde de la mode d'un revigorant vin chaud en haut des pistes. Cette saison, grâce à Domenico Dolce et Stefano Gabbana (qui s'amusèrent à décliner l'univers warmy des stations de ski sur un ton très premier degré), chacun a eu l'impression - le temps du défilé - de s'échapper vers Méribel...

Un Méribel un peu particulier cependant, où chaque détail vestimentaire aurait été hyperbolé sous l'oeil complice du duo italien. En parfaite osmose avec leur cible (composée idéalement de jeunes gens beaux et fortunés, prêts à s'enticher de chacune de leurs créations, aussi décalées soit-elles), les deux hommes ont imaginé un vestiaire où même les fameux rennes et autres cristaux de neige brodés sur nos pull-overs d'enfant furent réinterprétés, et ce afin de gagner en sex appeal.

Réchauffée par d'opulentes Moon Boots de fourrure (qu'elle ne quittera pas de tout le show), la fille D&G s'autorise alors body en tricot, mini short edelweiss, micro robe pull ainsi que bustier tricoté sur jupe en dentelle... À défaut d'être très réaliste, le résultat s'avère séduisant : un petit pull ceinturé sur une longue jupe de mousseline fleurie renouvelle ainsi joliment les clichés à la Heidi, tandis qu'un maxi gilet aux graphismes tradi' gagne en désirabilité une fois ceinturé et porté sur une fine combinaison. De manière générale, les ceinturages tous azimuts de ces tricots à la limite du revival ringard sauvent le stylisme du défilé. On note d'ailleurs au passage que comme chez Rag&Bone, l'écharpe se coince dans la ceinture...

Dès lors, entre fines mousselines translucides tempérées par des mailles enfantines et pièces un brin loufoques (short en fourrure, combinaison cycliste en laine, combishort première étoile...), le coeur de Domenico et Stefano semble balancer, ne sachant pas très bien où placer la limite entre humour sexy et clins d'oeil potache.

Empreinte d'un optimisme vivifiant, leur collection a malgré tout le mérite d'offrir au paysage fashion du moment une bonne dose de fantaisie trendy. De plus, à y regarder de plus près, une fois descendues du podium et allégées de leurs accessoires (masques de ski, etc...) bon nombre de pièces risquent de s'avérer portables, et ce même en plaine. On pense notamment à la maille qui, associée à quelques pièces chics et réalistes, devrait avoir un bel avenir urbain devant elle...