Empruntant à leur dernier défilé Homme capes de cardinal et brocarts aux riches motifs brochés d'or, c'est un vestiaire romantique hautement ouvragé que les chouchous d'Anna Dello Russo imaginèrent cette saison pour leur éternelle muse sicilienne.
Aux traditionnelles dentelles endeuillées, bloomers sexy et autres corsets pin-up s'ajoutèrent ainsi des mètres de panne de velours réglisse à l'aura renaissance et des kilomètres de fils d'or, qui vinrent émailler aussi bien chaussettes hautes que jupes boules et néo capes épiscopales.
Désormais partie intégrante de l'ADN de la griffe, les effets de transparence se firent quant à eux dangereusement attractifs en se parant de microscopiques fleurs 3D, en osant les débauches de plumetis et en s'attachant les services de dramatiques guipures. Opulentes, les silhouettes du show gagnèrent par ailleurs en intérêt en tempérant leur impudeur chronique par le biais de volumes moins près du corps que d'ordinaire (micro cape d'épaule, jupes amplissimes, etc...).
Par la suite, Domenico Dolce et Stefano Gabbana insufflèrent à leurs créations une touche de poésie bucolique en délaissant un temps leur encre noire au profit de dentelles brodées de délicates tapisseries florales. Ainsi traités, roses et bleuets virent leur nature premier degré s'atténuer au profit d'effluves bien plus sophistiqués.
On note au passage que le champ lexical décadent-religieux du show n'aurait pas été exhaustif sans la présence des fameux chérubins chers aux peintres italiens de la Renaissance. Se mêlant à quelques riches bouquets, ces derniers accentuèrent l'aura baroque de nombreuses soies carbone...
Si elle ne révolutionne pas le paysage fashion, cette collection n'en brille pas moins par son indéniable beauté. Une beauté devant beaucoup à la dextérité et au talent des artisans italiens qui participèrent à son élaboration. Comment ne pas succomber en effet devant ces indécentes broderies bijoux, ces brocarts luxueux, ces affolantes micro pochettes sublimement surchargées ou encore ces tapisseries faites mains ?
Par Lise Huret, le 27 février 2012
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