Après un joyeux désordre, qui fit croire à certains que le pantalon pouvait légitiment muter dans tous les sens, il semblerait que l'on revienne doucement vers un peu plus de raison. Il faut dire qu'aussi courageux soit-il de porter des pantalons hybrides (oscillant entre sarouel, baggy et treillis), ces derniers n'en sont pas moins désastreux pour la silhouette. Il en va de même pour les carrot pants, jeggings et autres joggings, qui furent plébiscités par une large frange de la population sans pour autant se montrer réellement flatteurs...
Après ces quelques mois de récréation, il est donc plus que temps que le pantalon reprenne ses fonctions de basic sobre et élégant, de manière à ramener à la normale le nombre de catastrophes stylistiques vues et revues dans la rue. Pour ce faire, on ne pouvait guère compter sur le slim qui, s'il est considéré depuis des années comme un "intemporel", n'en est pas devenu pour autant une pièce adaptée à toutes les morphologies.
On peut par contre porter ses espoirs sur ce que les réminiscences seventies ont récemment inspiré aux créateurs. Cette saison, le pantalon flare est en effet dans les petits papiers de ceux qui possèdent une influence non négligeable sur les bureaux de style des Zara&co...
Gainé aux hanches puis s'évasant à partir du genou, ce type de modèle a l'avantage de conférer au look une dimension bien plus chic que ne pourrait le faire le plus balmainesque des slims. Or, il se trouve que Christophe Decarnin lui-même a décidé de troquer les skinny de ses jet-setteuses pour des coupes luxueusement rétro...
Cela dit, le classique pantalon flare n'est pas non plus à l'abri de quelques variations griffées mais néanmoins peu flatteuses. Il se pense ainsi en 7/8 chez Prada et Issey Miyake, faisant fi des jeux de proportions jouant alors fatidiquement en défaveur de celles qui feront confiance à Miuccia. Il est vrai que le flare étant notamment apprécié pour sa capacité à allonger la jambe (en recouvrant l'escarpin, la bottine ou la boot), on ne comprend guère pourquoi lui retirer l'un de ses atouts majeurs. D'autant plus que cette lubie stylistique ne peut réellement fonctionner que sur une mannequin filiforme...
On note par contre la présence chez Chloé et Reed Krakoff de pantalons plus larges que flares, s'évasant dès le haut de la cuisse. Portés assez longs sur le soulier, ceux-ci pourront composer une tenue au minimalisme up-to-date.
Pour finir, si le flare est désormais en odeur de sainteté dans nos dressings, c'est sa facette chic rétro version Annie Hall ou tailoring qui est à adopter. Quant à savoir comment le porter, on pourra s'inspirer de Balmain en l'associant à des blazers étriqués, piquer à Rochas l'idée de le conjuguer avec un manteau 3/4 léopard, lui apposer un traitement ultra sobre en le mixant avec un sage sous-pull ou encore oser le costume Giambattista Valli à la Astrid Muñoz...
Par Lise Huret, le 20 avril 2010
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Mais je n'ai toujours pas compris la différence entre le flare et le pattes d'ef ?
Quelqu'un pourrait-il m'expliquer ? Merci !