Le blouson Teddy

Décidément, l'univers preppy n'en finit pas d'inspirer la fashion sphère. Régulièrement, cette dernière emprunte ainsi quelques détails stylistiques au lexique bon chic bon genre des universités américaines, qu'elle s'empresse alors d'injecter sur les podiums. Voilà comment, depuis quelques saisons, le blouson Teddy a fini par revenir sur le devant de la scène...

Venant tout droit des États-Unis, le blouson Teddy puise son origine dans les milieux sportifs du pays : cette pièce fit en effet longtemps partie intégrante des panoplies des golfeurs, basketteurs et autres baseballeurs. Ces derniers y étaient d'ailleurs particulièrement attachés, étant donné qu'était brodé sur le devant gauche dudit blouson un chiffre faisant état de leur classement dans leurs disciplines respectives. Dans le même temps, dans les universités, des Teddy étaient également distribués en guise de récompense de fin d'année, ceux-ci se voyant alors estampillés d'une lettre correspondant aux résultats de l'étudiant (lettre qui confèrera au Teddy sa seconde appellation : "Letterman"). Constitués au départ de coton et de satin, ces blousons optent dans les années 60 pour des matières moins onéreuses, telles que le nylon et le polyester. Par ailleurs, si les Teddy furent longtemps difficilement accessibles dans le commerce - ceux que l'on pouvait trouver dans les boutiques étaient vierges de lettres ou de chiffres, ce qui réduisait fortement leur intérêt - et réservés à une élite BCBG , les rappeurs ont fini, par goût de la transgression, par se les approprier (voir ici et là). Depuis, le Teddy s'est démocratisé et le prêt-à-porter s'en entiche régulièrement... L'été dernier, ce fut ainsi le jeune Alexander Wang qui, dans sa collection dédiée au football américain, livra une version créateur du mythique blouson marqué d'un grand A sur la poitrine. Puis ce fut au tour d'Isabel Marant de s'emparer de ce fleuron de l'american way of life en le déclinant dans un premier temps à coups de cuir réglisse, puis dans des teintes un rien plus girly. Il n'en fallait pas plus pour que Zara se mette à en proposer sa propre version... Entre hommage tardif à Michael Jackson et emballement général pour le style preppy, le Teddy semble donc bel et bien en voie de fashionisation. Reste désormais à en dénicher un modèle authentique dans notre boutique vintage préférée...