Wanted : un blouson en velours
Si en ce début d'octobre je passe encore le plus clair de mon temps en short et que Charles ressent toujours le besoin de retirer son tee-shirt lors de nos promenades sur les sentiers côtiers, force est néanmoins de constater que les matins se font plus frais et que l'envie d'une veste de demi-saison cosy et facile à vivre se fait de plus en plus sentir…
J'ai beau insister régulièrement - lors de mes "consultations stylistiques" sur Zoom - sur l'importance "d'adapter sa garde-robe à son style de vie", ce n'est pas pour autant que je parviens à appliquer cette injonction à ma propre garde-robe. Je vivais ainsi encore récemment dans un joyeux déni, pensant que mon trench à la dégaine parisienne ferait parfaitement l'affaire lorsque le fond de l'air deviendrait piquant, que ma saharienne en cuir camel me réchaufferait lors de mes balades sur la plage et que ma veste en laine doublée de fausse peau de mouton apaiserait mes tremblements post-baignades prolongées.
Oui mais voilà, si ne n'ai pas quitté Toronto pour la brousse tanzanienne ou les forêts humides de Bolivie, mon mode de vie n'en a pas moins drastiquement changé. Si bien que ce qui me semblait pertinent dans mon quotidien au coeur d'une mégalopole au climat continental ne l'est plus du tout au sein de ma routine portugaise.
Il est vrai qu'enfiler mon trench pour aller conduire Charles en voiture est un non-sens (entre ceinture se prenant dans la portière, emmanchures empêchant les mouvements larges, toile se froissant plus vite qu'une feuille de papier crépon et dégaine potentiellement prétentieuse). De son côté, ma veste en cuir se révèle peu adaptée à la fonction de coupe-vent. Quant à mon blouson Sessun (parfait en milieu urbain pour aller chercher un latte dans le frimas canadien), il n'a pas suffisamment d'ampleur et de souplesse pour me servir de doudou post-surf. Autrement dit, cette trilogie "outdoor" mettant sur un pied d'égalité esthétique, confort et conformité à une certaine image de la fille cool évoluant en milieu urbain ne fonctionne plus.
Il faut dire que je surfe désormais 4 fois par semaine, arpente régulièrement la plage de Guincho (connue notamment pour ses vents intenses), descends à pied au village faire les courses d'appoint, prends la voiture, quand je ne sirote pas un café près des fameux kiosques de Lisbonne avec les mamans des amis de Charles… J'ai donc besoin d'une veste ni trop chaude, ni trop légère, assez ample pour pouvoir être facilement enfilée, suffisamment sobre pour ne pas faire trop "expat" et possédant ce petit supplément d'âme susceptible de me procurer un petit shoot de bonheur lorsque je la porterai.
Et si j'avais pensé profiter de la tendance oversize pour adopter au long cours un ancien blouson de Julien, le fait est que celui-ci se révèle plus "oversize" que "tendance"… J'ai par ailleurs cherché au sein de l'offre seconde main une veste un brin large d'esprit utilitaire, mais sans succès. Et puis je suis tombée sur . Avec ses emmanchures descendues, ses poches pragmatiques et sa douceur roots, ce blouson aux allures de veste en jean pour trappeur correspond assez bien à l'image que je me fais de mon futur compagnon textile.
Une fois patiné, il pourrait en effet devenir ce vêtement que l'on enfile sans y penser, l'équivalent du blouson en cuir de nos pères. Je le prendrais un peu trop grand et le porterais avec tout, de mes shorts en jean à ma combi bleu marine en passant par mes robes midi, mes sweats à la teinte fanée et mes chemises hawaïennes. À suivre…
Blouson en velours Samsøe & Samsøe, .
Par Lise Huret, le 08 octobre 2020
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