
Dans un premier temps, elle révèle qu'être à New York sans assister à la fashion week - et ce après avoir passé une bonne vingtaine de saisons en front row - est pour elle aussi étrange qu'excitant. Il est vrai que si elle n'assiste pas aux shows, son emploi du temps n'en est pas moins complètement booké par ses nouveaux projets.
Entre les réunions de travail avec Olivier Zahm - son biographe - et Alex Wiederin - directeur artistique - visant à finaliser sa biographie (attendue pour l'automne prochain) et les nombreuses personnes désirant la rencontrer afin de collaborer avec elle, Roitfeld n'aurait ainsi guère le temps de s'apitoyer sur son sort.

Elle réaffirme également être partie de son plein gré : confrontée à une direction aspirant à un peu plus de mesure, celle qui n'a eu de cesse d'aller toujours plus loin dans la provocation aurait fini par se sentir bridée ; un mois après avoir quitté Condé Nast, elle se dit heureuse d'avoir retrouvé sa liberté. Enfin, en ce qui concerne la polémique des fillettes posant lascivement dans le numéro consacré à Tom Ford, elle déclare que l'on ne peut pas empêcher les gens de voir le mal partout...
Cependant, Carine Roitfeld a beau se montrer sereine, ses propos n'en deviennent pas moins doux-amers lorsque le journaliste se met à évoquer le futur de Vogue. Si elle juge l'équipe parfaite, elle estime ainsi que l'on ne pourra jauger leur travail que dans 6 mois, l'ex-rédactrice en chef ayant déjà planifié les 6 prochaines parutions.

Enfin, en ce qui concerne ses futurs projets (qu'elle se garde d'évoquer trop clairement, par superstition), elle laisse entendre qu'elle souhaiterait contribuer à mettre en valeur le travail des jeunes créateurs à l'international.
Entre piques légèrement acides, relecture des événements à son avantage, dénonciation de la frilosité parisienne, réaffirmation de son indépendance vis-à-vis des annonceurs et volonté irrépressible de continuer à provoquer l'establishment, la ténébreuse sylphide semble déterminée à retrouver rapidement le chemin du succès. Reste à savoir si l'Amérique - qu'elle considère aujourd'hui comme son nouvel eldorado - sera sensible à la patte Roitfeld...
Par Lise Huret, le 14 février 2011
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